Derrières les caméras
Par Olympe le 15/05/2010, 04:16 - Lien permanent
Billet que j'aurais du intituler "Le festival du film masculin à Cannes"
Une lectrice qui vit en Allemagne m'a envoyé cet article (en Allemand).
On voit tellement de jolies actrices sur les plateaux de télés en ce moment que je n'avais pas pensé à vérifier.
Grave erreur : sur 19 films en compétition au Festival de Cannes AUCUN n'est réalisé par une femme.
On en trouve 1 dans la sélection "un certain regard", et, si j'ai bien compté, 4 pour les longs métrages "Quinzaine des réalisateurs"
Interrogé sur les raisons de cette absence Tim Burton, le président du jury, dit: "Je ne sais pas comment la sélection a été faite." Il indique "qu'il y a un grand nombre de dirigeantes dans les studios américains, et que le sexe et l'origine n'ont pas d'importance. " . En réalité le sexe est une donnée essentielle de la sélection sinon on retrouverait à peu près la même proportion hommes/femmes que dans la population . Je suppose que la discrimination commence très en amont . Il doit être beaucoup plus difficile pour une femme d'obtenir les financements nécessaires à la réalisation d'un film, et elles doivent donc moins les solliciter.
Le réalisateur et producteur Shekhar Kapur considère lui que "Qui n'a pas accès à ses côtés masculin comme féminin est de toutes facons condammé à l'échec en tant que cinéaste. ". Ouf ! ces messieurs ont donc travaillé aussi avec leurs cotés féminins !
Cela ne devrait pas poser de problème au jury, que voici
Par acquis de conscience j'ai jeté un oeil sur le Palmarès depuis l'origine : j'ai trouvé 2 réalisatrices : Bodil Ipsen en 1947 et Jane Campion en 1993.
En fait ce que Cannes aime surtout chez les femmes ce sont leurs robes .
Commentaires
Effectivement pas de femmes à Cannes et en règle générale il n'y en a pas beaucoup dans la sélection... qui est le reflet des sorties de films peu de réalisatrices femmes. je pense comme toi que ça doit être plus dur pour une femme de trouver les financements, plus dur comme dans le monde du travail en général... Ou alors mais je ne connais pas d'étude sur le sujet, les femmes sont moins attirées par la réalisation, il faudrait faire une étude dans toutes les écoles de cinéma du monde entier pour savoir.
Mais cette année aux Oscars c'est une femme qui a tout raflé! Tellement rare!
Non seulement les réalisatrices ne sont pas représentés du tout mais l'aéropage féminin tape-à-l'oeil semble être devenu un coup qui marche et tend à remplacer la petite starlette deshabillée des débuts du festival. C'est le principe de la cour et de ces escadrons de demoiselles d'honneur choisies pour leur "hyperdécorativité".
Il y a eu Francois Ozon et ces huit femmes et maintenant Amalrik et ces stripteaseuses. Et déjà des petits malins réfléchissent à faire mieux dans l'exhibition féminine (ces stripteaseuses hypersexuées sont des sortes de femmes monstres, d'ailleurs "montrer" est apparenté à "monstre") de préférence pléthorique (harem ?) servant essentiellement de faire-valoir. A qui ? Au "créateur" ! Car là-derrière, l'homme ne reprend-il pas la vieille place qu'il s'octroyait autrefois de Dieu sur Terre ? La femme, qui ne peut être Dieu selon la pensée masculine, ne peut donc guère être représentée dans la nouvelle Olympie (le domaine des Dieux de notre ère contemporain) que sous forme de sujette. Pire : d'objette.
http://www.petitiononline.com/Canne...
Cannes n'est malheureusement que le reflet de l'industrie du cinéma au niveau international. Il y a beaucoup de femmes, mais elles sont plus souvent techniciennes (coiffure, maquillage, décoratrices, scriptes, assistantes réal., scénaristes, ...) ou à tous les niveaux de la production que réalisatrices.
Un réalisateur est une sorte de directeur d'une entreprise temporaire qu'est un tournage et faire confiance à unE réalisatRICE pour DIRIGER pose encore et toujours problème à certains décideurs... Ce qui est étonnant/énervant c'est que de plus en plus de femmes font partie des décideurs (à la tête de productions) mais qu'elles ne facilitent pas pour autant la vie à leurs collègues réalisatrices... Quoique dans les plus grosses boîtes, les PDG sont encore et toujours uniquement des hommes.
Le cliché du couple réalisateur (intelligent et talentueux) et "son" actrice (belle et émouvante) a de beaux jours devant lui...
oui, j'avais bien noté à la cérémonie d'ouverture du festival que parmi les membres du jury seules deux femmes étaient présentes... deux actrices, je m'étais dit que c'était un sujet pour toi ;-))) hier, chez FOG (F2 "Vous aurez le dernier mot") pour débattre d'un sujet d'actualité : genre "la crise actuelle et l'avenir du monde" ("Faut-il un gouvernement européen ?"), pas une seule femme. En revanche, en première partie de l'émission, pour qu'on revoie ses fesses, ses nichons et ses ébats, qui était invitéE ? Emmanuelle Béart.
Il faut bien reconnaître que les robes en question sont très belles, non ?
Ok je me tais !
Je regarde les robes, tu penses. Mais pas que. Je ne partage pas l'avis d'Euterpe sur le film d'Amalric (avec un "c"). Il respire la bonne humeur de femmes bien dans leurs pompes et qui n'ont rien de "brindilles", ni de "monstres".
"La Barbe" à Cannes!
(je sors)
ben non, les robes portées par nos stars sont plutôt moches en général...
Elles respirent la bonne humeur de clones de Marilyn étudiées avec soin pour frapper au niveau du slip kangourou (ou du boxer short suivant les goûts). Jusqu'à Amalric avec c ou pas, peu importe, les reproductions de Marilyn s'étalaient dans le temps, maintenant on en assène plusieurs d'un coup, genre bande sympa avec soi-disant la pêche de grandes filles qui ont déjà rêvé toute petite de devenir stripteaseuse, sans doute. Comme c'est réaliste ! En tout cas, Frieda l'écuyère, si vous leur trouvez de la bonne humeur sous les kilos de mascara, derrière la couche de fond de teint et sous le casque de cheveux décolorés et babylissés etc...(de vraies guerrières armées pour l'assaut de la forteresse mâle) sous prétexte qu'elles miment quelque chose qui y ressemble, alors cela doit être assez facile de vous faire prendre des vessies pour des lanternes mais rassurez-vous ceux et celles qui ne sont pas dans votre cas sont en minorité.
@Euterpe : ma vessie se porte pas mal et mes lanternes de même.
@Emelire : je comprends votre point de vue à toutes deux, même si je ne le partage pas. Le burlesque (dont il est question ici) joue avec les clichés et pratique l'art du décalage. Un peu de second degré ne nuit à personne, même (et surtout ?) si on est féministe.
@Emelire : je connais ton blog, donc, la précision était inutile. OK, replaçons ce film dans son contexte. Il surfe sur la vague du retour en grâce du burlesque américain, dont le côté outrancier est une manière de s'approprier des codes pour les détourner dans un esprit festif. La chose a été revendiquée par une Dita Von Teese, dont l'aspect marketing du succès n'est par ailleurs plus à démontrer. Voilà pour l'aspect opportuniste dont le film n'est pas forcément dénué.
Reste que Mathieu Amalric revendique s'être inspiré pour réaliser ce film d'un livre de Colette, l'Envers du music-hall. Faut-il rappeler que Colette, qui a su se faire une place enviable et méritée au sein de la littérature française à une époque où y trouvait encore moins de femmes têtes pensantes que dans notre actuel festival de Cannes, Colette, donc, après s'être affranchie d'un premier mari qui l'exploitait, a su mener sa carrière littéraire tout en s'offrant une vie amoureuse bisexuelle décomplexée et accomplie, jusqu'à entretenir une liaison avec le fils de l'un de ses maris, lequel fils avait l'âge d'être le sien. Quant à la maternité, elle est y est venue à la quarantaine à une époque où l'âge moyen du premier enfant devait tourner autour de la vingtaine. Le tout, donc, à une époque encore tout imprégnée de la morale bourgeoise du XIXe. Voilà donc une femme peu suspecte d'être aliénée au "grand ordre moral mâle". Et cette femme-là a pris plaisir, aussi, à se balader à poil sur scène, à jouer les saltimbanques et à le raconter par la suite. Amalric s'en est souvenu. On peut donc l'accuser à loisir d'opportunisme, il n'empêche que je persiste à voir dans sa démarche un hommage à l'esprit libre d'une Colette. La "toute-puissance des hommes sur les femmes" se retourne aussi parfois comme un gant. Le monde n'est pas tout d'une pièce et je n'ai jamais beaucoup de sympathie pour le manichéisme.
Amalric n'a qu'à jouer les saltimbanques et se balader à poil sur scène lui-même s'il veut rendre hommage à Colette ! Ce genre d'hommage est puant. On dirait l'hommage à Simone de Beauvoir qui consistait à montrer son cul nu devant un lavabo.
@ euterpe, emelire: je pense qu'il y a quand même, dans vos commentaires, une petite confusion sur les femmes présentées dans le film d'amalric. il ne s'agit pas de simples stripteaseuses, mais bien de "performeuses" qui revendiquent justement une démarche féministe mais dans un esprit "queer" (le travestissement permet, par ex., de dénoncer les représentations de genre stéréotypées). c'est d'ailleurs souligné dans l'article mentionné par olympe en début de billet. par contre, je ne peux pas me prononcer sur l'opportunisme du film (ou du réalisateur) étant donné que je ne l'ai pas vu.
pour l'absence de réalisatrices à cannes, le commentaire de funambuline exprime très exactement ce que j'en pense. le réalisateur/la réalisatrice doit diriger une énorme équipe et gérer un budget considérable... en fait, il s'agit bien d'une sorte de plafond de verre.
à quand De Gaulle en train de se tenir la quéquette devant une pissotière comme hommage à ce grand homme? Jamais. Parce que la pudeur masculine est bien gardée. Par les hommes.
Et oui, une fois de plus : à l'instar des trucs les plus polluants qu'il n'est pas question de supprimer quoi qu'il arrive et même si le monde doit s'écrouler, et qu'on va plutôt repeindre en vert et estampiller écolos, les trucs les plus dégradants pour la femme qu'il est hors de question d'abandonner pour les mêmes raisons (le fric), sont repeints en violet + baptisé "performance" c'est-à-dire "Art". Le tour est joué et le public applaudit.
Bon puisque le mutisme s'est installé dans les commentaires, je voudrais aussi préciser pour ma part à l'intention de ceux et celles qui douteraient de ma capacité à comprendre l'humour, qui seraient persuadés que j'ai en horreur tout ce qui ressemble de près ou de loin au genre masculin et que ma vie consiste à râler contre toutes les injustices faites aux femmes, je précise que mon copain passe son temps à se marrer de mes blagues (et moi des siennes, c'est un sport entre nous), que je suis maman et par par l'opération du Saint-Esprit et que je suis une pas trop mauvaise caricaturiste. Également que j'ai beaucoup lutté pour ne pas rester une victime de la mode pouvant me permettre de porter tout ce qui se fait de joli sans complexe et étant la fille à qui l'on dit régulièrement "tu as de la chance d'avoir un corps pareil". C'est donc par conviction personnelle que je choisis de ne ressembler ni à une poupée gonfable ni à une stripteaseuse genre pseudo Marilyn parmi d'autres pseudo Marilyn.
Et je suis à 100 % d'accord avec ce qu'écrit Emelire sur son blog à propos de ce festival qui disons-le clairement est aussi lamentable que sexiste sans parler des sympathisants de pédophiles qui feraient mieux d'aller se cacher.
Ouais, Cannes aime les décolleté avec bretelle qui tombe sur joli néné dévoilé, c'est tout.
Quelques actrices de talent tout de même.
Mais réaliser, et donc dominer et commander, reste à dominante masculine, comme dans tout.
Pff 2 jours à lire les com sans arriver à en placer un ça donne envie d'arrêter de bloguer. voila pour le mutisme, mais c'est que, Euterpe, j'ai aussi dans la vie une famille et un travail pas qu'un blog.
Je n'ai aucun avis sur les films et les femmes d'Almaric n'en ayant absolument rien vu (ni le film, ni Cannes). Mais je suis d'accord avec le fait qu'il doit bien y avoir anguille sous roche puisque ce ne sont jamais des hommes qui sont montrés ainsi ( c'est d'ailleurs une remarque que j'avais fait pour l'affiche de Saez, il aurait pu trouver quelque chose de fort et aussi parlant avec un homme nu)
Par contre j'aimerais qu'on arrive à discuter sans se sentir agressées. Quand Frieda en appelle à un peu d'humour c'est aussi qu'on vient de lui expliquer qu'elle prend des vessies pour des lanternes ce qui n'est pas franchement très plaisant je me mets à sa place.
Emelire, je pense que des journalistes du Monde lisent mon blog
Aude, dominer et coùùander oui mais il me semble que les questions d'argent sont importantes dans ce domaine, pour réaliser un film il faut trouver des millions et je suis sure que c'est beaucoup plus difficile pour une femme
Je suis désolée pour les vessies et les lanternes et je ne voulais pas agresser Frieda l'écuyère. En fait je suis seulement révoltée contre l'emprise que nous subissons au point de nous objectiviser nous-même joyeusement et la fleur au fusil. Je dois passer par une anecdote personnelle pour me faire comprendre. Il fut un temps où tout en lisant Simone de Beauvoir, Benoîte Groult et les éditions"des femmes", je passais des heures à m'apprêter dans ma salle de bain en prenant un réel plaisir à transformer mon apparence selon ce que je prenais pour mes goûts jusqu'au jour où un jeune homme se trouvant chez moi par hasard et avisant une carte postale photo de Marilyn Monroe à mon mur me demande la bouche en coeur "C'est ta soeur?". Après avoir compris qu'il n'avait pas reconnu la star américaine et posait cette question en toute innocence et bonne foi, j'ai compris que, sans même avoir le couteau sous la gorge et de mon plein gré le plus total, sans m'en rendre compte et activement, j'avais presque atteint le clonage marilynien parfait et que le processus de dépersonnalisation fonctionnait à mon insu alors que j'ai des yeux pour voir et des oreilles pour entendre comme dirait l'autre!
En fait, c'est depuis ce jour-là que j'ai modifié mes critères esthétiques et veille à ne pas me dénaturer pour satisfaire à des fantasmes érotiques étrangers à ma personne profonde et si je brocarde Frieda l'écuyère c'est en fait moi que je vise à travers elle parce que peut-être que je m'en veux encore d'être tombée dans le panneau en plein jour.
A Emelire, OK je vais m'efforcer d'ouvrir un blog. Promis. Tu m'as convaincue.
P.S. je précise qu'en réalité je ne ressemble pas du tout à Marilyn Monroe mais il est très facile à n'importe qui, même à un homme, voire à un alligator de lui ressembler avec un(e) très bon maquilleu(r)(se)!
Et il a fallu attendre 2010 pour qu'une réalisatrice femme Kathryn Bigelow obtienne un oscar. Et que dire de la carrière des actrices qui se termine dès qu'elles ne sont plus jeunes et fraîches. Alors que les hommes peuvent avoir des rôles jusque très tard.
Le cinéma bastion machiste ?
je viens de tomber sur cette chose :
http://www.info-presse.fr/images/in...
et je ne parle pas des pubs de la grande distrib' pour les aspirateurs et les sorbetières qui encombrent ma boite aux lettres en ce moment.
sport, bagnoles, BD, info pour les mecs (et mater des nanas à poil)
pendant que maman lit les ragots sur les stars, se fait refourguer les régimes à la mode histoire d'être baisable, décore sa maison, s'angoisse sur sa santé et celle de ses mômes, fait la bouffe, et éventuellement regarde des zolies zimages de peinture (c'est ce qu'on appelle le vernis culturel)
Et de l'autre côté de la caméra, les matermittentes, qui se font gruger par la sécu : http://matermittentes.over-blog.com...