Elisabeth Badinter sur France inter ce matin
Par Olympe le 11/02/2010, 19:28 - Lien permanent
Très riches les entretiens avec Elisabeth Badinter (il me reste à écouter la tête au carré et le téléphone sonne).
Quelques réflexions que m'inspire cette matinée et quelques réactions sur les blogs.
GLobalement je suis d'accord avec beaucoup de ses propos et elle est passionnante à écouter
- à propos du 8 mars : E Badinter n'aime pas le 8 mars et considère qu'une journée dans l'année dédiée aux femmes est quasiment une insulte.
- à propos du voile et de la burqa. Elle a le sentiment très fort qu'on cherche à faire reculer nos principes laïques. La burqa est une façon de nous faire accepter un "petit voile anodin". Les extrêmistes nous testent . Alors qu'ils sont en minorité ils sont en train de polluer la vie des musulmans laïques modérés qu'il faut soutenir.
Elle dénonce avec force le terrorisme moral qui s'exerce sur les jeunes filles de banlieues. Qui aujourd'hui défend leur liberté de se vêtir comme elles le souhaitent, de mettre une jupe, de se maquiller alors qu'elles sont obligées de mettre des vêtements informes pour ne pas être agressées ?
Une position qui est aussi celle défendue par Isabelle Adjani
- elle dénonce le fait que les hommes politiques ne prennent pas assez en compte le manque de crèches et appelle les femmes à faire davantage pression sur eux.
J'achoppe par contre sur son analyse concernant la maternité et surtout l'allaitement, mais j'y reviendrais quand j'aurai lu son livre.- à propos des serviettes hygiéniques et des couches lavables qu'elle fustige, il me semble qu'elle ne sait pas de quoi elle parle. Elle a cité un article récent du Monde sur le sujet. Je suppose que c'est celui-ci : il parle des coupes menstruelles (plus d'explications et des photos en couleur) que de plus en plus de femmes utilisent. Il convient effectivement de les laver, mais c'est d'une simplicité enfantine et on ne peut vraiment pas dire que ce soit une lourde charge (et je sais de quoi je parle).
Je n'ai pas d'expérience des couches lavables mais voici ce qu'en disent une maman et un papa, qui prend aussi en compte l'aspect financier de la chose, aspect qui est loin d'être neutre et que je n'ai pas entendu évoquer. Et quand Elisabeth Badinter dit que "Ces couches jetables on été un des aspects de la libération de nos mères." je repense aux propos du journal du Vatican qui estime, et ce n'est pas faux, que la machine à laver a été le principal vecteur d'émancipation des femmes.
Parcequ'en fait il est quand même remarquable qu'elle ne parle quasiment que des femmes et des mères. Le principal problème vient surtout à mon avis du fait que les femmes assurent encore 80% des taches domestiques et plus encore quand elles ont des enfants. C'est des pères qu'ils faut parler !2 billets de blogueurs de sexe mâle à lire à propos de l'allaitement.
Eric de Mulhouse et Dedalus
Pour finir je vous conseille la lecture de ce billet très intéressant et surtout très drôle de Marie Muzard : Madame Badinter, la vie de femelle chimpanzé ne serait-elle pas meilleure que la notre ?
Commentaires
Sur le 8 mars et le voile, j'adhère. Je n'ai pour le moment écouté que l'émission d'Isabelle Giordano. Mais la dame a un p'tit côté péremptoire qui souvent me rebute.
J'ai trouvé la dame plutôt de mauvaise foi (le même argument est acceptable quand il conforte ce qu'elle dit mais pas quand il est utilisé contre elle), et surtout se trompant de cible...
Effectivement la fixette sur l'allaitement et les couches lavables, franchement... elle cite toujours la même statistique des 80 % des tâches ménagères effectuées par les femmes mais c'est une statistique globale... je suis sûre que justement dans les familles où on allaite au long cours et où on utilise des couches lavables les tâches sont bien plus partagées qu'ailleurs. Et en supposant que cette répartition n'évoluera pas elle fait comme si nous partions battues d'avance !! non, il faut dire aux femmes de se battre (y compris contre elles-mêmes) au quotidien pour cette répartition des tâches, et prévenir les gamines de 15 ans qui croient que tout est gagné qu'elles aussi devront se battre.
Il faut surtout que les femmes puissent faire leurs propres choix, leurs vrais choix ! j'ai allaité mes deux filles (la deuxième plus longtemps que la première) et si effectivement on vous dit "ah vous avez décidé d'allaiter, c'est bien", ensuite les conseils pratiques sont plutôt pathétiques !! franchement heureusement que pour la deuxième je n'en ai fait qu'à ma tête et que je n'ai écouté ni sage-femmes ni pédiatres. On vous culpabilise dans les deux cas : parce que vous ne voulez pas allaiter (je cite Marie Thirion : "le non désir de la mère est une contrindication ABSOLUE à l'allaitement") mais aussi parce que vous ne vous en sortez pas ou parce que en allaitant votre bébé ne suit pas les courbes prescrites ...
Alors moi, ce soir, je suis sur mon petit nuage car j'ai pu participer au "Téléphone sonne" et dire enfin à Mme Badinter à quel point elle était importante dans ma vie. Eh oui! Certains jours, quand on travaille à plein temps avec trois petits loulous, on pleure doucement le soir en se disant que même avec bac +5, on va prendre un congé parental et faire une croix sur ses ambitions professionnelles, car on est épuisée, épuisée, épuisée... Et puis, on la lit ou on l'entend comme aujourd'hui et on reprend courage. Je me sens moins seule... Grâce à ton blog aussi Olympe, que je viens consulter tous les jours.
Et désolée Chiara, mais je crois que le partage des tâches est bien le noeud du problème. On ne le martèlera jamais assez.
personnellement j'aime beaucoup Elisabeth Badinter, j'ai pu écouter le podcast de l'émission avec Pascale Clark et c'était assez passionnant.
effectivement elle confond coupes menstruelles et serviettes hygiéniques lavables.
quand à la problématique des couches lavables...je comprends qu'elle s'inquiète à la lumière des statistiques de partage des tâches ménagères.
mais il m'a semblé qu'elle mettait surtout l'accent sur la liberté de choix et c'est le plus important.
la liberté de choisir s'il l'on veut allaiter ou non, laver les couches ou non...
j'ai l'impression que les problématiques autour des relations hommes-femmes et de la maternité sont si tendues que chacun et chacune veut absolument imposer son mode de vie comme le meilleur.
par angoisse, peut-être, de voir celui-ci remis en cause?
frieda, j'ai trouvé le téléphone sonne presque pathétique. elle s'est emmelée les pinceaux quand quelqu'un lui a demandé ce qu'elle faisait pour les femmes dans le groupe dont elle est actionnaire principale
Chiara, oui c'est possible mais les stats sont sans appels : 80% des taches domestiques effectuées par les femmes, je pense de plus en plus que c'est le premier combat à mener.
et pour ce qui est de l'allaitement j'en reparlerais mais j'avais fait un article la dessus sur Rue89 on n'est vraiment pas aidé quand on veut allaiter.
Laetita, j'ai entendu. c'était la première question non ? bravo d'avoir réussit à étre à l'antenne et c'était très bien.
Gabrielle, tu as raison c'est tendu. il me semble aussi que c'est une des raisons qui font que le féminisme a si mauvaise presse, et le vieux débats entre universalistes et essentialistes reste d'actualité (j'en sais quelque chose) alors qu'en fait il faudrait que chacune puisse faire au mieux comme elle a envie.
Ah... les tampons aussi c'est pas bien... et les coupes, elles sont recyclables au moins ?
En accord avec Gabrielle, je crois que l'alerte que donne Elizabeth Badinter concerne surtout le terrorisme fait aux femmes, dès lors qu'elles deviennent mère.
Enceinte elle ne peut même plus boire une seule coupe de champagne sans être signalée à la DASS, ni manger un tas de trucs, fromages, fruits de mer et j'en oublie. Il y a trente ans, une femme enceinte menait une vie parfaitement normale, travail, sport, sorties, et habitudes alimentaires ne se trouvaient pas bouleversés dès l'attente du bb.
Cette étape là me parait assez significative, la femme n'est plus que le précieux incubateur de bébé et s'efface complètement dans cette tâche par les multiples rappels que lui renvoie la société. Après la naissance du bébé les pressions s'accentuent, parfois avec raison (j'ai un petit fils qui a fait une intolérance aux protéines de la vache, donc nourri entièrement au lait de soja, ces intolérances graves se multiplient...) Il est certain donc que de nourrir son bébé environ six mois si on le peut est bien, mais il est aussi certain que c'est très contraignant. Si la société veut encourager cela, il faut impérativement proposer des solutions de garde près des lieux de travail. On en est loin.
Et surtout informer les mères mais les laisser libres, avoir un bébé ne doit pas être vécu comme en "prendre pour 20 ans".
@olympe : je découvre ton blog qui pose de bonnes questions. je suis d'accord avec toi, E Badinter a le mérite d'alerter sur les risques d'une injection sociétale "de retour à la maison". Mais son analyse reste partielle, peu ancrée dans la réalité de la vie des femmes et sa mise à l'index de l'écologie est plus que maladroite. Merci pour ton petit mot sympa sur mon blog
c'est marrant que vous ne m'ayez pas comprise ni l'une ni l'autre.
Je pense aussi que le nœud du problème ce sont les tâches ménagères et qu'il faut se battre, et se méfier de moments cruciaux comme la naissance des enfants ou "naturellement" on a tendance à prendre les choses en main... piège !
Mais je le redis la question de l'écologie par rapport à ça me semble à côté de la plaque parce que justement ce sont dans les couples qui partagent qu'on se soucie le plus de l'écologie (les bobos, si on veut...). Et que dans ce milieux là l'évolution récente va à la fois vers un rôle plus grand des pères et vers l'écologie (je le vois beaucoup autour de moi, mais Mme Badinter me répondrait sûrement que je ne vis pas dans la réalité - dans le monde des Bisounours, sûrement).
La bourgeoisie a souvent servi de modèle, en bien comme en mal, à la société dans son ensemble...
Bon, mais alors tu le lis quand ce bouquin ?
Accessoirement, je ne suis pas certain que la machine à laver électrique avec lessive est beaucoup plus écologique que la couche jetable - mais je crois que c'est là un faux problème. parce que l'écologie, ça n'est pas ça.
j'ai beaucoup de respect pour Mme Badinter mais je crois aussi qu'il y a des choses qu'elle ne peut pas comprendre ou plus, notamment quand elle parle des filles de banlieues...
"Elle dénonce avec force le terrorisme moral qui s'exerce sur les jeunes filles de banlieues. Qui aujourd'hui défend leur liberté de se vêtir comme elles le souhaitent, de mettre une jupe, de se maquiller alors qu'elles sont obligées de mettre des vêtements informes pour ne pas être agressées ?"
beaucoup sont indépendante, font des études supérieurs, sont intelligentes et drôles, elles ne passent pas leur vie comme à 15 ans à se préoccuper de leur habits ou leur maquillage....
le combat féministe en banlieue se limite t'il juste à se barbouiller le visage et à s'habiller, mon père illettré à toujours pensé que c'était par la connaissance et la culture comme beaucoup de parents de banlieue...
Mme Badinter aurez vous éternellement cette image de nous comme étant des femmes opprimés ayant besoin de la blanche colombe bourgeoise pour la sauver...
n'oubliez vous pas que la premiére oppression et celle du racisme et de la discrimination quand ces jeunes sortent de banlieue...
les filles de banlieue ont évoluée , elles n'ont plus 14 ans, prisez donc la ghettoisation, la discrimination, la difficulté et tout suivra derriére...
je comprend bien qu'en prenant tout ce que disent les ni putes, ni soumises (subventionnée grassement par l'état)vous pensiez que la banlieue c'est ça mais.
prisez donc = brisez donc
Je suis assez étonnée de lire dans tes commentaires, Olympe et dans le blog d'Eric de M. qu'il faut "se battre" pour allaiter. En effet, la plupart des mères que je connais me font part du contraire: ne voulant pas allaiter, elles ont subi des pressions de la part des medecins, des infirmières, qui les regardaient de travers.
De même, j'ai souvenance de nombreux débats avec des amis, surtout des mecs, vantant sans cesse la "beauté" de l'allaitement, son coté sain et naturel, et "bon pour le bébé".
Toutefois je veux bien concevoir qu'il existe également une pression aujourd'hui pour celles qui souhaitent allaiter... Mais il faut en conclure que, comme sur de nombreux sujets, les femmes deviennent coupables quoi qu'elles fassent...
Comme le dit si bien Gabrielle (et Elisabeth B, d'ailleurs), l'enjeu est vraiment de permettre à chaque couple la solution qui lui convient le mieux.
Pour ce qui est de la machine à laver qui serait sensée laver les couches par miracle, je dois cependant avouer que pour moi, l'argument ne tient pas. Une machine ca doit se mettre en route, le linge doit en être retiré, étendu, et c'est une charge pour quelqu'un qui rentre du boulot fatigué (si vous l'ajoutez à toutes les autres tâches que personne ne prend au serieux parce que sois disant, les appareils ménagers nous en ont soulagé: la vaisselle doit être sortie du lave-vaisselle et rangée par exemple). Doit-on pour autant jeter le bébé avec l'eau du bain et rejeter l'écologie? Certainement pas, et je crois que ce n'était pas le propos d'E.B. et je pense comme une majorité ici que le noeud du problème, c'est la répartition des tâches.
@raja : "le combat féministe en banlieue se limite t'il juste à se barbouiller le visage et à s'habiller" bien sur que non, et d'ailleurs pas besoin d'allé en banlieu pour se faire emmerdé à cause de son apparence. J'habite à Bastille, et plus d'une fois je me suis fait accosté/dragué/insulté en me pomenant. Et certains vous bien comprendre que c'est parcequ'ils vous trouvent habiller comme une salope - comprenez que j'avais osé porter une jupe - alors merde!
Porter des talons ne faits pas de moi un fille "draguable", porter du maquillage ne fait pas de moi une pute et porter une mini jupe ne fait pas de moi une fille facile! J'apprécie fortement les positions d'Adjani qui remet les choses à leurs places, une jupe est... une jupe! et pas un appel à l'abordage pour tous les blaireaux qui passent.
Et honetement ça m'etonnerais que les cités soit spécialement mis à l'abris de ce genre de phénomène...
Ladywaterloo, je suis d'accord avec cette idée du précieux incubateur qui est en train de revenir en force. (et est utilisé par les anti IVG).
sinon, quand tu as un bébé tu en prends quand même pour 20 ans et plus. et je suis d'accord avec E Badinter quand elle dit que les femmes qui viennent d'avoir un enfant s'étonnent que ce soit si difficile. Je me souviens très bien à la naissance de ma première fille avoir paniquée en me demandant comment faisait les autres parceque je n'avais pas imaginé que c'était aussi crevant au début et ce 24H/24H. heureusement ça s'arrange après.
Dedalus, j'attends de le recevoir. il ne sort qu'aujourd'hui je crois.
Babooschka, mon expérience est un peu ancienne (mes dernières filles ont 14 ans) mais elle est de première main puisque c'est la mienne. le sujet de mon blog n'est pas l'allaitement mais j'aurais beaucoup à en dire.
le problème en France est qu'on incite, mais sans les culpabiliser dans les mater, les femmes à allaiter alors que le personnel n'est pas formé à l'allaitement. Résultat ça se transforme vite en galère.
Raja, point de vue interessant mais qu'on n'entend jamais.
Chiara, les bobos comme nouveau modèle c'est possible. D'ailleurs au téléphone hier soir plusieurs papas ont appelés écolos et participant à toutes les taches. mais si on attend que l'exemple nous vienne de la télé ou de la pub ....
@ Mira les banlieues comme les villes comme les quartier chics ne sont pas à l'abri de la mysogynie et du sexisme...j'habitais dans une ville chicos du sud de la France, dans un ravissant petit appartement encore dans un coin chicos et les remarques sur mon décolleté et autres blagues écœurantes et graveleuses j'en ai eu aussi en pagaille...j'ai jamais su me taire d'ou la vie moins chicos aujourd'hui ...ce que je veux dire c'est qu'a force de stigmatiser les banlieues et les filles de banlieues on omet la majorité de femmes courageuse dans ces lieux et on omet surtout la condition des autres femmes dans autre chose que les banlieues...toutes ces mamans qui font au mieux , toutes ces jeunes filles qui font des études et s'en sortent et aussi tout ces jeunes hommes qui luttent aussi auprès des femmes...
on doit continuer à exiger des droits égaux à ceux des hommes et c'est pas gagné alors faire un féminisme pour les filles de banlieues et un féminisme pour les autres...ça me convient pas...un combat ensemble pour tous
@ olympe, nous connaissons tous les sujets "bankable" pour les médias... c'est un peu comme l'image des banlieues qu'on limite au seul voitures brulés alors qu'il y a un nide de talent, de compétence et de désir de réussir...
enfin c'est peu off desolée
pour les enfants j'ai fais le choix de ne pas en avoir après j'ai 31 ans dans 10 ans je dirais peut être autre chose.
Finalement, je trouve assez logique qu'on oppose plus ou moins écologie et féminisme. L'exemple de la machine à laver est le bon : oui, l'industrialisation a permis de libérer la femme de nombre de tâches pénibles et/ou dévoreuses de temps. Via les machines, via les produits prêts à l'emploi (en cuisine, surtout), via les produits jetables... Du coup, le partage des tâches a été possible. Or, l'écologie remet en cause ces choix, pour des raisons de + en + évidentes pour tout le monde. Du coup, ben on a un risque de retour en arrière partiel sur ces sujets. L'écologie fonctionnant avant tout (actuellement au moins) sur un principe de culpabilisation, c'est la même chose pour la maternité. Le féminisme passe donc au second plan sur ces sujets...
Au sujet des hommes modernes tendance bobos qui assurent mieux côté partage des tâches, je demande à voir sur la durée, malheureusement (quand il y a plusieurs enfants, quand la carrière de monsieur décolle, quand la routine s'installe...). C'est aussi sur la durée qu'on se rend compte de l'importance de la charge mentale de gérer la maisonnée (et que du coup, on devient plus exigeante sur le partage des tâches).
"elle s'est emmelée les pinceaux quand quelqu'un lui a demandé ce qu'elle faisait pour les femmes dans le groupe dont elle est actionnaire principale"
Ahhh ben vu que rien n'est fait dans son groupe pour les femmes (j'y a bossé qques années) et que c'est géré comme un machine à pomper du cash, tu m'étonnes qu'elle se soit emmêle les pinceaux !!!
Sinon accuser l'écologie de renvoyer les femmes à la maison... c'est d'un limité au niveau de l'analyse. Même si j'adhère, d'un autre côté à son analyse du retour en force du maternel et de sa sacralisation. Mais sur l'écologie, les couches lavables et autre joyeusetés type purée maison bio ne sont plus un pbme féministe si le partage des tâches et fait à 50/50, charge mentale comprise.
bonjour, je découvre votre blog et apprécie votre billet.
E Badinter me met toujours mal à l'aise quand elle parle de maternité.
Elle oublie un élément essentiel pour ce qui est de l'allaitement: le plaisir. Pour moi l'allaitement est aussi un plaisir charnel pour les femmes.
A ceux qui sont contre l'allaitement maternel, on oppose toujours l'intérêt de l'enfant (justifié), mais on parle peu des sensations et des émotions qu'il procure à la mère.
Et c'est dommage.
Etre féministe ne consiste pas à se priver des bonheurs que notre corps de femme nous procure!
Je suis relativement d'accord avec Elisabeth Badinter sur les points évoqués ci-dessus.
La couche lavable est mieux écologiquement parlant (quoique ça use de l'eau aussi) mais pour les parents qui travaillent et qui ont peu de temps, pas certain que ça aide beaucoup. Quant à la moon cup même pas en rêve je l'utilise.
C 'est remoi. Bon, cette fois, moral en berne car je suis allée surfer sur de nombreux blogs féminins (tous les jours dimanche, maison bastillle, trois fois rien) et je suis atterrée par ce que je lis. Je suis prof, mon mari est agrégé , on a trois enfants, tout va bien pour nous. Nous faisons partie d'une AMAP, on fréquente une Biocoop (mais aussi Carrefour) et on essaie d'acheter responsable et écolo.
Je rencontre donc beaucoup de gens qui ont la même sensibilité écologiste que nous. Depuis queque temps, je ressens un malaise face aux femmes que je rencontre, notamment dans mon AMAP. D'abord, ce sont des filles qui ont fait des études et souvent leur conjoint est médecin, chercheur, ingénieur (rarement ouvrier). Elles arrêtent de travailler, allaitent pendant deux, trois, quatre ans, cuisinent bio, pratiquent le maternage, le co-sleeping... Bon, c'est leur choix, me disais-je.
Et puis je suis allée à un salon sur l'environnement et l'écologie cet automne et il y avait un lieu consacré à l'éducation. J'y suis allée... et je n'ai pas été déçue; ces femmes n'ont que le mot de nature féminine à la bouche et leur revue de prédilection est "Grandir autrement". Cette publication est en difficulté en ce moment car un de ses dossiers concernant la contraception disaient ouvertement que prendre la pilule était nocif pour la santé (toujours le complot des labos). Je ne suis pas une fanatique de la pilule, mais il y a des limites à ne pas franchir. C'est alors que sur l'un des murs, j'ai vu affichée une banderole prônant le "homeschooling", c'est-à-dire l'éducation à la maison. Cela a fait "tilt" dans mon esprit: il se trouve que j'ai vécu aux Etas-Unis, et qui vante le "homeschooling" là-bas? Les membres de l'extrême-droite religieuse! Eh oui! Ces écolos françaises, qui se disent de gauche et progressistes tient en fait le même discours que ces intégristes religieux... On pousse le raisonnement à l'extrême et on en arrive à trouver que toute l'éducation des enfants doit être confiée aux seules femmes.
Voilà pourquoi je pense que Mme Badinter soulève une vraie question.
@ laetitia: dans le milieu que je fréquente, il y a beaucoup de femmes comme ça. Du genre à penser que tu n'es pas une vraie femme si tu as eu une péridurale (on ne parle même pas de la césarienne!) et que ton enfant risque la mort s'il touche à un aliment sans label bio (on ne parle même pas du lait en poudre!)
Je l'ai déjà évoqué dans un commentaire concernant le billet précédent, mais je ne peux pas m'empêcher de remettre un lien vers cet article:
http://www.theatlantic.com/doc/2009...
Il est un peu provocateur, mais il fait réfléchir.
@laetitia
ça fait froid dans le dos ce que tu décris là! quand je pense allaitement , je pense NOURRISSONS, pas enfants de plus de 9 mois (pour compter large, ça peut être beaucoup moins).
E Badinter soulève certainement un vrai problème, mais dans sa façon de le formuler, je ressens une aversion pour tout ce qui touche à la maternité, elle tombe dans l'excés inverse des homeschooling que tu décris.
Bonsoir
Pour ceux et celles qui ont manqué comme moi MMe Badinter, il y a une interview très intéressante dans le Monde : http://www.lemonde.fr/opinions/arti...
Visiblement les mêmes thèmes y sont abordés, ce qui est logique vu que c'est son livre dont elle parle.
Pour moi l'important c'est que les femmes puissent faire tous leurs choix en liberté, sans pression, sans moral. Et si possible qu'ensuite, on les aide à les faire aboutir.
Si on dit que chacune fait bien ce qu'elle veut je ne vois pas pourquoi que quelqu'un aurait froid dans le dos parceque des bébés sont allaités jusqu'à 2 ans.
Et Manu tu devrais essayer la cup, je t'assure.
Ce qui m'inquiètes quand je vous lis c'est que E Badinter semble avoir réussi, pour un temps au moins, à déporter le débat du féminisme sur le seul sujet de la maternité, qui est essentiel pour les femmes et personne n'arrive à en parler de façon dépassionnée.
Résultat : rien sur ce qui fait les véritables inégalités le partage des taches, la parité, les stérotypes machistes etc c.. tout ça passe à l'as.
Geekgirl et Klava, merci pour les liens et articles que vous citez. Je viens de feuilleter "Le Nouvel Obs" sur le travail précaire féminin et l'enquête de Florence Aubenas... Les chiffres sont terrifiants.
j'ai entendu l'émission "le téléphone sonne" où E. Badinter disait : il faut envisager les conséquences quand on a un enfant : carrière professionnelle ralentie et si séparation, problèmes financiers à la pelle : il faut donc réfléchir avant de faire un enfant !
Mais heureusement que l'on ne réfléchit pas et qu'on laisse parler notre coeur, notre envie certes, de se prolonger mais aussi de donner de l'amour.
Heureusement qu'il y a des gens assez fous pour oser, prendre des risques d'avoir des enfants, parier sur la vie. Si la vie est reliée à un tiroir-caisse, ce n'est vraiment pas la peine.
J'ai 55 ans, trois enfants et 3 petits-enfants et tous les jours, je "les remercie" car ils me font aimer la vie et me donnent l'envie de me battre pour plus de justice et d'égalité entre les hommes et les femmes. Et quand j'ai manifesté 3 fois en 2009, j'ai été heureuse de voir tout ce mélange de retraités, couples avec enfants et jeunes.
Quand on n'a que l'amour, alors, nous aurons dans nos mains, le monde entier.
Anne
@Olympe "Résultat : rien sur ce qui fait les véritables inégalités le partage des taches, la parité, les stérotypes machistes etc c.. tout ça passe à l'as."
Pour moi, en tout cas, il est clair que toutes ces inégalités sont les conséquences de la maternité, et de la vision qu'elle a généré, pendant des siècles, sur le rôle et les capacités de la femme. C'est normal que ce soit au coeur des débats sur le féminisme.
Par ailleurs, si un débat est lancé sur le thème maternité vs écologie, on parle de de débat-là, et ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'autres débats féministes par ailleurs ou que ça passe à l'as !
Oelita depuis 2 jours j ai 2 fois plus de visites que d'habitude. Tous les blogs qui en parlent ont des tonnes de commentaires, beaucoup de gens qui ne s'intéressEnt pas au féminisme habituellement voire le décrient n en connaitront que la vision d' e Badinter.
Bonjour, c'est vrai que je ne m'intéresse pas particulièrement au féminisme. Le débat actuel me terrorise et me met mal à l'aise. Ce mal aise me vient d'une appréhension du regard des autres à affirmer les choix que j'ai fait. Je suis femme cadre dans une grande entreprise. J'ai 3 enfants. Mon mari est à mi-temps.
J'allaite mon bambin de 14 mois. J'exprime mon lait au travail. Je le fais pas seulement pour lui mais aussi pour mon plaisir personnel en tant que femme. Quand l'enfant allaite, nous sécrétons tout un tas d'hormones dont celle du plaisir (en plus de celles de ralaxation). On entend beaucoup parler du choix des femmes d'allaiter pour le bien de leur enfant mais on entend rarement parler du bien de la femme et du plaisir qu'elle peut avoir. Je compte bien encore allaiter et je n'ai pas prévu d'arrêter. J'utilise aussi les couches lavables (je parle des nouvelles générations de couches lavables qui n'ont rien à voir avec les langes des années 70 :-)). Ca ne génère pas de réelles contraintes supplémentaires (moyenne d'une machine supplémentaire par semaine soit 10% de machines supplémentaires pour une famille de 5 où on en a déà beaucoup à laver). Et puis, on a toujours une couche sous la main car pas besoin de perdre du temps à aller en acheter. Dans mon cas, ce choix a été motivé par l'absence de produits chimiques, l'absence de déchets, ... et si c'était à refaire, je ferai sans les couches directement (hni) pour mon plaisir personnel de communiquer avec un bébé ... Tant qu'à l'école à la maison, pourquoi pas, c'est l'occasion de lier des liens privilégiés avec ses enfants, c'est profiter de la vie au jour le jour ... j'envie ces femmes ou hommes qui font ce choix. Voilà mon expérience. Au plaisir d'échanger ...
Le Nouvel Obs a interviewé Sarah Blaffer Hrdy, sociobiologiste, primatologue et féministe (libérale). Ca fait chaud au coeur.
http://bibliobs.nouvelobs.com/20100...
Olympe, pardonne moi de mettre un commentaire pour la première fois aujourd'hui alors que je visite régulièrement ton blog. Bon, je ne connais pas bien E. Badinter, j'ai juste vu un bout d'interview à propos de son livre. Déjà on a une génération d'écart et ça compte ! Coté allaitement, ben mes enfants adoptés sont arrivés à 5 et 6 ans, donc ils ne tétaient plus depuis longtemps. Pareil pour les couches même si les pipi au lit sont encore dans notre quotiden. Coté tâche ménagère, nous devons être un cas atypique puisque mon mari fait bien sa moitié, le linge restant ma propriété exclusive (pour le salut du linge). Et puis mon mari (maître de conf.) a pris un 80% à l'arrivée des enfants et à partager notre congé d'adoption (pour moi le plus gros morceau quand même). J'ai repris à plein par la suite.
Y a bien quelques petits couacs. Exemple: Pourquoi mes enfants ne pourraient-ils pas porter mon nom de famille (je suis une espèce en voie d'extinction) accolé à celui du papa et avec le soutien total du papa? Tout ça, parce qu'ils sont nés avant 2005 (ben oui, quand on adopte on ne choisit pas sur catalogue même si certains pensent le contraire).
Aussi, mon activité professionnelle a été fortement ralentie suite à l'arrivée de notre fratrie. Au lieu de bosser 60h (sans rémunération ou compensation au delà des 35h) je suis plutôt descendue à 40h. Donc oui, l'arrivée des enfants influence la carrière professionnelle, plus celle de la mère que celle le père. J'aurai tendance à dire que c'est parce que le papa relativise alors que la maman réfléchit beaucoup (trop)....
Alors E. Badinter, elle peut dire ce qu'elle veut, ça ne changera rien ou si peu.
Sydney
PS: Pour les cups, les serviettes ou les tampons: Joker! Chacun son truc, moi c'est surtout des douleurs que je dois gérer !
Et puis, en ce renseignant sur cette dame, on peut trouver qu'elle est 2ème actionnaire de Plubicis, Plublicis étant lui-même celui qui fait la pub pour Nestlé (celui même qui vend de la nourriture industrielle pour bébé). Ca laisse perplexe sur les débats qu'elle veut poser ...
voir : http://www.acrimed.org/article1393.... , entre autre
une journée entière sur les couches et l'allaitement...., c'est beaucoup, même si un petit rappel à l'ordre n'est pas inutile! Mais quand je pense aux petites filles enceintes à 15 ans , lâchées dans la nature, que personne n'a renseigné sur leur corps, averti sur leurs sentiments, rejetées d'un centre à l'autre, (sans parler de la Hollande),de la transmission du VIH de la mère,, des clichés hommes/femmes des adolescents ,des tensions F/G à propos de l'égalité, du manque d'information ,de réflexion sur ces questions à l'école,de la non parité en politique, des inégalités, de l'exploitation des femmes au travail, du manque de questionnement de fond sur les mentalités et les comportements individuels et collectifs,je pense que Mme Badinter (qui a bien changé depuis ses premiers bouquins "X=Y) a bien de la chance d'être écoutée une journée entière sans parler de l'essentiel, des causes à défendre,des enjeux pour les générations , des initiatives à prendre, des engagements sociaux (sans parler du monde entier peut-être par exemple , entre autres, des millions defemmes qui meurent en couches!!...Alors, les couches jetables!!!???
N'aillant jamais allaité moi-même, ni d'ailleurs donné le biberon, j'ose à peine dire quelques mots dans votre débat de femmes. J'ai été élevé au sein, mais je n'en ai gardé aucune nostalgie particulière, et cela ne m'a pas épargné les maladies les plus courantes. J'ai l'impression que l'écologie n'a rien à faire dans ce genre de débat: si les produits jetables, les biberons, ont apporté plus de confort aux femmes , et accessoirement à leurs maris, leur maintien s'impose, c'est tout. Le bien-être passe avant l'intégrisme écologiste. Les seuls cas que j'aie connu (trois) de jeunes mères allaitantes ressemblaient, sans exception, à des espèces de parcours du combattant.
j'hésite toujours à te laisser un message : il y en a tellement ;-))) la rançon du succès. J'ai été heureuse de la position qu'a prise E. Badinter car c'est celle que je défends depuis un certain temps : être mère n'est pas être femme absolument. Il y a de plus en plus un diktat de la société, des femmes autour de moi, sur le fait que si on n'a pas enfanté on n'est pas véritablement femme... J'essaie "modestement" de faire entendre ma voix. Je crois qu'une femme est au-delà de la maternité, et peut être plus en n'étant pas mère (quand je l'ai dit à une amie mère... ça l'a profondément irritée, elle estimait qu'une mère pouvait être toutes les femmes, je lui disais qu'une "non-mère" était femme d'une façon que les "mères" ne pouvaient pas expérimenter (de la même façon que moi "non-mère" je ne peux "dire" ce qu'est la maternité).
Sujet très important.
@ Olympe: bien d'accord avec toi, personne n'arrive à être dépassionné sur ce thème et on passe à côté de l'essentiel.
Pour moi le souci c'est pas allaitement ou pas, c'est surtout de permettre un réel choix, et actuellement ça n'existe pas pour la grande majorité des française...j'ai quelques copines qui arrivent à tirer leur lait au boulot, mais elles sont cadres, libérales ou autres, pas ouvrières avec des temps de pause minutés. Moi même j'allaite mais je ne travaille pas, et si j'avais du retravailler après bébé je sais que j'aurais bien galéré à continuer mon allaitement, à supposer que j'aie pu trouver un mode de garde qui l'accepte et un lieu pour tirer mon lait en journée... Idem pour ce qui est du soutien des hommes, va dire à un homme dont la femme allaite de se lever la nuit, c'est pas gagné...j'en ai fait l'expérience, j'ai tiré mon lait pendant un an sans qu'il ne tente jamais de donner la moitié du quart d'un bib.
Niveau couches les lavables sont un plus pour l'écologie ça ne fait pas l'ombre d'un doute, mais là aussi toute une éducation reste à faire pour qu'on puisse vraiment choisir: nounous et crèches les acceptant, présence de corbeilles pour les stocker et les rendre aux parents le soir, partage des tâches équitable avec le mâle pour que ce ne soit pas obligatoirement une lessive de plus pour la femme...
Je ressemble beaucoup aux radicales de l'enfance, j'allaite longtemps, j' ai accouché sans aide chimique (rien à voir avec être une vraie femme ou pas, la décision venait d'une réflexion sur le produit anesthésiant et ses effets sur la mère et l'enfant), je plaide pour une écoute plus grande et un plus grand respect des enfants (donc non, je ne file pas "une bonne baffe"), je n'ai rien contre le home-schooling non plus car je comprends ce qu'on peut reprocher à l'école aujourd'hui même si je préfère pour ma part concilier l'école avec mes méthodes personnelles et juste garder un oeil ouvert et un dialogue actif avec les enseignants...pourtant je ne suis pas une extrémiste religieuse (même pas religieuse en fait).
Ce que je suis en revanche c'est une fille de féministe qui a été sacrifiée sur l'autel de la liberté de sa mère. Elle a vécu pour elle, pas de souci, ça, elle n'a pas laissé ses enfants lui causer le moindre problème que ce soit dans sa carrière ou dans sa vie privée, ma mère, et c'est allé bien plus loin que de nous coller des biberons et des petits pots pleins de sel. Au point qu'on se demande bien pourquoi elle a fait des enfants, justement.
Alors même si j'ai bien compris pourquoi elle était comme ça (3 psys plus tard, lol), j'ai compris aussi que la clé de la libération des femmes n'est pas du tout de traiter les enfants comme des ennemis, des espèces de boulets tout juste bons à pourrir la vie de leur mère et à la faire retomber à l'âge de pierre.
Pour moi la féministe qui veut des enfants doit comprendre que leur éducation et le modèle qui leur sera donné sont la clé de l'avenir, et c'est parce que je vois la chose comme ça que je vis un peu une vie de chimpanzé comme dit EB...
je ne suis pas que chimpanzé, hein, la preuve que les tétées et les couches ne m'ont pas encore totalement aliénée c'est que je lis encore Olympe et je connais plein de nénettes bien plus aliénées par les biberons et le travail qui n'ont pas du tout cette réflexion... j'éduque mes enfants au partage des tâches, à l'égalité (et ce sont eux qui engueulent leur père et le traitent de faignasse, mdr)...
alors peut être que je suis le chimpanzé moyen et qu'en effet je ne laissera pas de trace de mon passage sur Terre (on ne peut pas tous avoir des vies extraordinaires non plus, moi j'ai une petite vie assez médiocre comme il en est des milliards, tout le monde ne peut pas s'appeler badinter) mais il restera au moins deux mecs bien foutus dans leurs têtes qui n'emmerderont pas leurs femmes. ;-D
"""Mais heureusement que l'on ne réfléchit pas et qu'on laisse parler notre coeur, notre envie certes, de se prolonger mais aussi de donner de l'amour.
Heureusement qu'il y a des gens assez fous pour oser, prendre des risques d'avoir des enfants, parier sur la vie. Si la vie est reliée à un tiroir-caisse, ce n'est vraiment pas la peine."""
Bah, les gens "assez fous" ne sont tout de même pas une minorité opprimée (comme on le lit souvent dans les commentaires des blogs féministes), vu que la population mondiale est doublée tous les 30 ans.
Je fréquente beaucoup de gens qui n'auront jamais d'enfants. Pour avoir envie de "donner de l'amour", il ne sont pour autant pas les derniers. On peut envisager les rapports sociaux autrement qu'a travers la famille.
Et l'économie capitaliste, car "le tiroir caisse" n'est pour pas grand chose dans le fait qu'ils n'aient pas d'enfants (quelle idée !).
Ali et Luciamel, je suis d'accord avec le fait que les gens qui n'ont pas d'enfants, et surtout les femmes, subissent une forte pression et apparaissent souvent comme des extra terrestres et que c'est certainement pénible à vivre.
mais ce n'est pas une raison pour dire que ceux qui en ont le font sans réfléchir. c'est vraiment prendre les gens pour des cons . c'est vrai que si ils réfléchissaient en terme de rentabilité, vu ce que coute un enfant en temps et en argent ils ne le feraient pas, mais pour eux non plus il n'y apas que l'argent dans la vie. et la preuve c'est que la plupart même après avoir constaté qu'un bébé ça amène énormément de contraintes choisisent d'en avoir un second.
Pupuce, je comprends qu'on ait envie de rester à la maison pour s'occuper de son bébé mais d'une part il faut pouvoir se le permettre, c'est à dire que le conjoint ait suffisamment de revenus et d'autre part il y a quand même un risque de se retrouver piégée en cas de séparation. on pourrait le voir autrement si il n'était pas sidifficile de retrouver un travail après un long arrêt.
Le coucou, il me semble, et en tout cas c'est mon experience personnel, que si l'allaitement est un parcours de combattante c'est justement parceque les personnels des maternité ne sont pas bien formé pour l'expliquer. Et si la leache league (qui n'est pas une secte contrairement à ce que dit EB) a tant de monde c'est bien parcequ'elle aide efficacement les femmes à gérer leur allaitement (et d'ailleurs il y a depuis le début un lien vers le site dans ma blogroll)
Elo, et pourtant, j'en sais quelque chose, la pression est forte aussi envers les femmes qui allaitent longtemps (que ça les fatigue, que ça va faire un enfant capricieux, que c'est le lait doit pas petre adapté etc.) mais ça EB n'en parle pas
Dwormiller, mince on s'est interessés au même article
Anne, on est bien d'accord c'est l'objet de mon prochain (petit) billet
Merci pour m'avoir cité comme "le papa" ! J'ai aussi un avis sur l'allaitement puisque nous (ma compagne) allaitons encore notre fils alors qu'il a déjà 14 mois. Une hérésie dans nos pays où la femme libérée retourne travailler après 3 mois en laissant son enfant à une nourrice ! Quelle libération !!!
Petit rappel, la durée moyenne mondiale de l'allaitement est de 3 ans et l'OMS recommande au moins un an. OK la femme a le droit de ne pas allaiter, mais il me semble que ce n'est pas pour leur libération que l'employeur les retrouve après 3 mois et les arrachent à leur enfant. Bref je ne suis qu'un méchant mâle mais je trouve que la libération n'est pas là. Au contraire comme vous le dites très bien, le partage des tâches est une vraie libération et en fait le congé paternel en est une bien d'avantage que la possibilité de ne pas allaiter puisqu'ainsi les hommes peuvent découvrir le fait d'être homme au foyer. Ce qui est bien plus un progrès quand à l'acceptation de l'autre et de nos différences...
Elisabeth Badinter nous a toute interpellée en tant que femme et en tant que féministe, et il faut la remercier. Là où son propose me semble le plus pertinent, c'est sur la culpabilité: l'enfant que la femme porte est l'objet de regards inquisiteurs:
- tu fumes alors que tu es enceinte?
- tu bois alors que tu es enceinte?
- tu allaites encore à cet âge a?
-tu n'allaites pas?
-tu dors avec le bébé dans le même lit?
-ton bébé pleure? tu l'allaites encore? tu lui donnes de mauvaises habitudes?
Et si personne ne vous a jamais tenu ces propos, on peut penser que soi-même on se sente "mauvaise mère"....
En France, l'allaitement est souvent difficile et un parcours de la combattante, justement car, au lieu d'accompagner ces mères, de leur donner le droit d'avoir un congé de maternité suffisant 5 mois pour reprendre le travail dans des bonnes conditions, de leur donner des informations pour éviter d'avoir mal, des consultations médicales avec des professionnels au fait des dernières connaissance sur l'allaitement, les soignants, les donneurs de leçons y vont tous de leurs conseils inadaptés et culpabilisants.
Mais Mme Badinter aussi, sans le vouloir en prônant son modèle à elle, est culpabilisante...
En tant que professionnelle de santé que je suis, jour après jour auprès des mères qui allaitent dans une maternité hôpital ami des bébés, l'équipe a énormément travaillé à réduire les propos culpabilisants auprès des mères et c'est un travail incessant et à contre courant d'une société qui veut tout normaliser!
Oui, dans le Pas de Calais, les taux d'allaitement sont deux fois plus bas qu'à Paris, et le taux de chômage deux fois plus haut... à méditer...Les études confirment que les RMIstes allaitent moins et moins longtemps que les femmes qui travaillent...
Pourquoi le FEMINISME à la française ne militerait pas pour l'allongement du CONGE DE MATERNITE à 5 mois (salaire maintenu)?
DEMANDER UN CONGE DE MATERNITE DIGNE DE CE NOM SANS SE CULPABILISER!
Emelire, je trouve tes remarques hyper pertinentes; j'avais par exemple entendu à la radio, je-ne-sais-plus-qui qui crachait sur la pilule car les hormones féminines envahissaient les rivière avec des effets néfastes sur les poissons, et disait qu'il fallait arrêter, en se vantant d'être "politiquement incorrect".
je m'étais sentie hyper attaquée, sans pouvoir mettre le doigt sur ce qui causait mon malaise. c'est toi qui l'a fait.
on peut bien sûr réfléchir, remettre en cause des choses, mais sans se choisir un adversaire mortel par semaine, c'est idiot.
"Oui, dans le Pas de Calais, les taux d'allaitement sont deux fois plus bas qu'à Paris, et le taux de chômage deux fois plus haut... à méditer...Les études confirment que les RMIstes allaitent moins et moins longtemps que les femmes qui travaillent..." Ce commentaire m'interpelle... et pose vachement question quand même, s'il se vérifie partout.
Est-ce que cela voudrait dire qu'il y a éventuellement un lien entre la durée d'allaitement et le statut socio-économique? Ou peut-être même entre niveau d'éducation (en général les gens qui ont fait plus d'études sont moins au RMI) et allaitement? Qu'en fait, les mères qui allaitent le plus sont celles qui ont un niveau socio-éco-culturel plus élevé? Et que donc, ça ne serait pas du tout une question de temps? mais d'information et de prise de conscience? est-ce qu'alors tous ces débats qui disent "on ne peut pas allaiter parce qu'on travaille" sont dénués de fondement? Ça voudrait dire que non seulement les mères RMIstes elles ne travaillent pas, mais qu'en plus elles dépensent un fric dingue pour donner du lait en poudre à leurs mômes? Si c'est ça, ben, on n'a vraiment pas le cul sorti des ronces, mais ça renvoi quand même le débat à un autre niveau.
Que l'on partage ou non son approche, les propos d'Elisabeth Badinter ont eu le mérite de générer du débat. Tant mieux! Mais je pense que le matraquage durant toute une journée sur une station de radio, ajouté au ton docte employé par l'auteure ont quelque peu pollué son sujet et détourné des auditeurs... Dommage. Question de communication, peut-être !?