Il faut féminiser les parcours de vie des hommes
Par Olympe le 07/06/2010, 22:25 - Lien permanent
C’est le titre d’un article du Hors série d’Alternatives économiques «Générations ». Bruno Palier.
Je suis contente de constater qu’avec sa légitimité de chercheur
au CNRS, ce spécialiste reconnu des systèmes de protection sociale développe
l’une des idées sur laquelle je reviens fréquemment ici.
Les systèmes européens ont été conçus après guerre dans un monde où la norme était une famille constituée d’un homme qui travaille et d’une femme au foyer qui s’occupe des enfants (remarquez qu'il ne dit pas qu’elle travaille).
Depuis, ce modèle a été profondément modifié, entre autres par l’arrivée massive des femmes sur le marché du travail, le passage d’une économie industrielle à une économie de service, l’allongement de la durée de vie etc. La pauvreté s’est déplacée et aujourd’hui ce sont les 18/24 ans qui sont les plus pauvres et les femmes seules avec enfants. Or l’Etat n’a guère pris en compte ces évolutions.
D’un point de vue professionnel l’arrivée des enfants ne change quasiment rien pour les hommes, alors que les femmes essayent de se rendre plus disponibles. Et les employeurs font payer la pénalité aux femmes (y compris d’ailleurs à celles qui n’ont pas d’enfants)
Principale solution, et c’est bien celle pour laquelle je plaide, inciter les hommes à s’investir auprés des enfants pour qu’il n’y ait plus de pénalité spécifique pour les femmes. Et développer aussi les services de prise en charge des enfants.
Autre point qui mérite d’être souligné et dont on parle assez peu, les femmes ne font pas que prendre en charge les enfants elles s’occupent aussi des personnes dépendantes, leurs parents et ceux de leur conjoint. Là encore la prise en charge collective est loin d’être à la hauteur des besoins.
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Commentaires
Bien sûr, c'est évidemment le moment pour alourdir encore la tartine sociale qu'on est train de se prendre dans la gueule.
Je suis pour qu'on rende le pognon des gens aux gens et qu'ils se démerdent.
Il n'y a pas ou peu de femmes seules avec enfants, il y a surtout des couples qui se sont séparés.
Il n'y aucune raison que la collectivité paye pour ce qui constitue un choix personnel.
naturellement d'accord avec toi, Olympe.
le "parcours de vie" des femmes a été "masculinisé" depuis longtemps, et même c'est considéré comme plutôt valorisant; tandis qu'un homme qui a des activités et des centres d'intérêts dits "féminins" aura plus de mal à s'imposer.
c'est aussi une bataille sur le plan des mentalités!
Euterpe, en même temps on reproche souvent à l'Allemagne de favoriser le congé parental pour les femmes et de les éloigner du marché du travail. Mais je ne suis pas une spécialiste de ce pays
TzaTza, le fait est que ce sont les femmes qui galèrent avec les enfants, alors pour l'instant ce sont les femmes qui payent pour les hommes
Gabrielle masculinisé en partie, elles ont gardée la partie féminine
Didier je ne voudrais pas vous contrarier mais je me demande si ce n'est pas déja fait : télétravail, temps partiel....en réalité vous êtes même très en avance sur votre temps
Personnellement, je ne veux pas d'enfants !!
Pourquoi je devrais subir le choix des autres !!
Pour un homme, la seul manière d'avoir un enfant c'est d'abord d'avoir une femme, non !!
Donc ceux-ci peuvent assumés leur choix
Pour une femme, la question est plus délicate. Si pour la procréation, l'homme est (était) indispensable, ce n'est plus cas. Voir le cas de toutes ces femmes qui recours à la procréation assisté par exemple en Belgique ou elle est libre et non contrôler...Sans parler des voleuses de spermes !!
cordialement
Si les femmes ne faisaient pas double journée pour un demi-salaire (soin aux enfants et aux âgés, soins aux malades pour des salaires dérisoires, travaux domestiques...) je me demande dans quel état serait ce pays et ses finances ! Et comme au bout du compte, après s'être sacrifiées sur l'autel de la famille et du mariage, elles acceptent des demi-pensions (moins 48 % en moyenne) elles sauvent en prime le système des retraites ! Quel altruisme, nom de nom !
Patatas fritas il est assez rare qu'une femme vole le sperme d'un homme, en général il lui a remis gracieusement et avec plaisir. j'ai déja fait plusieurs billets sur le sujet de la contraception masculine.
Euterpe, tu vis en Allemagne c'est ça ? parceque du coup ce n'est pas du tout mais alors pas du tout ce que nous a raconté E Badinter sur ce pays.
Cultive ton jardin, j'enlève le com mais je crois que c'est trop tard. Mon adresse mel se trouve en haut à droite. mais de mon point de vue tout est à peu près clean
Emelire, je crois que tu es trop pessimiste sur les jeunes. Et tu as raison lache du lest, laisse leur chambre dans l'état où ils veulent bien la mettre. A la maison il y a des tableaux de services et globalement ça fonctionne . Sinon pour DSK je suis d'accord. Il y a 2 femmes de valeur dans ce parti (on en pense ce qu'on en pense mais elles sont à la hauteur) et tout le monde se ligue pour nous sortir un homme .
Hypathie, oui quel altruisme.
Didier mais vous ne m'avez pas répondu à moi, à propos de votre organisation du temps .
"Féminiser le parcours de vie des hommes"
Alors, pourquoi pas "masculiniser le parcours de vie des femmes"
Peut-être que ce sont les termes qui posent problème
je n'ai pas envie que mon époux se féminise ou féminise son parcours
il a toujours participé aux tâches ménagères, pas à toutes certes mais si je l'aide à faire de la mécanique, je serais bien incapable de m'y mettre seule.
Un partage des tâches plus equitable, certes, apprendre aux garçons aussi à manier la balai, mettre la table, faire la cuisine, débarrasser son assiette, etc...
Mais il faudrait aussi inciter les filles à s'intéresser à la mécanique par exemple ou à l'électricité, au bricolage...
Pour ce qui est des enfants, je suis loin d'avoir trouvé le mec parfait et suis bien tout aussi imparfaite que lui mais il s'est mis de lui-même aux couches et aux biberons.
C'est sûrement au niveau de l'éducation qu'il ya plein de chose à faire et à changer pour que les mentalités se transforment.
J'ai vu bien des jeunes hommes pourtant, de plus-en-plus d'hommes faire les courses, les faire avec leurs compagnes, faire la cuisine, ce qui restait rare quand j'étais enfant.
Après, il restera toujours des "machos" indécrottables et peut-être des femmes ravies de servir ces hommes-là.
Les garçons à qui la mère a tout fait auront peut-être tendance à rechercher le genre femme soumise et à son service. Bon courage! je ne les envie pas!
Il faut se battre mais il me semble qu'il y a quelques progrès.
En cas de séparation de couple avec des enfants, il me semble qu'on favorise toujours trop les femmes par contre aux dépends des pères.
Un avis non spécialiste mais un avis quand même
Valérie
San Antonio?
J'en ai lu quelques -uns
ça me faisait rigoler...
Pour la charge de son père dépendant,
Ce fut beaucoup moi et puis la révolte
Et ce fut beaucoup lui et il a fini par trouver cela normal. Il s'est rendu compte peut-être...
D'autant plus que physiquement.. Il reste plus costaud
Et s'il a fallu le tirer, le pousser, le retourner le "papet"
Pas marrant chez les petits budgets
Notre couple a bien failli ne pas s'en remettre à un moment
Il faut compter avec la perte de vie sociale et culturelle, les amis qui ne passent plus...
Les médecins ont jugé qu'il était temps de le placer et qu'il n'en n'avait plus pour longtemps.
Nous revivons même si nous ne sommes pas sûrs d'assumer le côté financier...
Emelire, les tableaux de service on a commencé avec de petites taches (débarrasser la table) quand les enfants étaient encore petits. du coup ils ont toujours su que les choses ne se faisaient pas par magie toutes seules.
Librellule,parceque justement les femmes ont déja investi le monde qui était auparavant réservé aux hommes, mais elles ont aussi gardé le leur. du coup double journée.
ton témoignage à propos de ton beau père est interessant parceque ce n'est vraiment pas un sujet qui est souvent évoqué
Bon, en somme, c'est une histoire de couple. Pourquoi vouloir politiser le débat ?
La répartition des tâches ménagères, et l'éducation des enfants regarde avant tout les couples concernés.
Je ne vois vraiment pas l'intérêt de demander aux politiques de fourrer leur nez dans ce qui relève de la sphère privé. Je ne vois pas non plus la légitimité de demander à la collectivité ce qui relève de la solidarité naturelle (les parents aident les enfants, les enfants aident les parents...).
Vous ne comprenez pas que plus vous demanderez à l'Etat de faire, et moins les individus seront autonomes et libres.
Personnellement, je trouve que c'est plutôt l'état justement qui s'immisce de plus-en-plus dans nos affaires
-Il faut procréer ou non
-Il faut croire
-Il faut allaiter
-Il faut défendre tel (sale) type
-Il faut dénoncer
-Il ne faut pas boire, pas fumer, manger ses fruits et légumes, se faire vacciner
-Il faut encourager les footballers
-Il faut fermer sa gueule
Etc
@Euterpe,
J'ai des liens de parenté en allemagne, une cousine n'a pas eu d'enfant, je sais pourquoi...^^^
Voui, sur ce sujet Mme Badinter est fiable.
C'est amusant, car mon parcours de vie est féminisé à donf. Pour permettre à mon épouse de lancer son entreprise, je prends les jours enfants malades, je l'accompagne à l'école et vais le chercher, je lui prépare ses repas, je le couche et fait 80% des tâches ménagères.
Ce qui n'empêche pas de lire depuis des mois et des années les sempiternels clichés sur les hommes qui foutent rien et sont des porcs, en somme. C'est rigolo, cette "stigmatisation" permanente et joyeuse. Si la lutte doit durer trente ans, jusqu'à l'égalité, je vais assumer pendant tout ce temps "ma part féminine", et en chier grave pour ma "part masculine", tout en étant villipender au moindre "dérapage" malgré mon investissment : je m'en réjouis d'avance !
Si Euterpe, j'ai fort bien tilté car mes liens de parenté ont oeuvré depuis de nombreuses années à entretenir les liens franco-allemands. :P
Euterpe, je ne vois pas en quoi je viens à la rescousse de Didier Goux, lisant Olympe par mes propres moyens, comme un grand !
J'adore le "plumeau de ménagère", terme tout à fait condescendant qui vient caractériser, finalement, le résultat que je suis de l'égalité homme-femme... même chez les féministes, le résidus machiste demeure, c'est terrible... !
Bah si, les pruneaux tombent en pluie^^^ :PPP
Il faut féminiser le parcours de vie des hommes, mais il faut aussi féminiser notre idéal masculin!
Il est aussi déroutant de regarder à quels points nos choix de partenaires sont conditionnés par l'image que véhicule la société...
Pour ma part il est clair que si je dois vivre avec un homme, il y a intérêt à qu'il fasse 50 % de sa part domestique! pas question que je passe ma vie à laver des chaussettes sales! Qui peut s'épanouir là dedans?
Quoi me diriez vous? impossible à trouver? mais si ce genre d'hommes existe, j'en connais! (oui sinon il faut passer par une phase d'adaptation, mais si le pli est pris, impossible de revenir en arrière!)
j'ai l'impression que les femmes sont enfermées dans l'idéologie patriarcale qu'elles préfèrent un homme qui correspondent aux clichés de l'homme fort, du vrai mâle apte à les protéger, à prendre des décisions... et finissent par se retrouver bientôt bobonne à tout faire! (avant de demander le divorce car on se rend vite compte que c'est pas une vie!)
mais la plupart des hommes pensent donc qu'ils faut qu'ils montrent leur côté macho pour séduire.
Et c'est pas faut, un ami à moi, qui a longtemps eu du mal assumer son côté anti macho, me disait que ses ex lui reprochait son manque de domination... bah oui avec ça on est pas sorti de l'auberge!
Pour ma part, vous l'avez compris, les machos.. tenez vous loin!
Tiens, c'est étrange, suis intervenue après lilie, mais elle apparait après...Zarbi tout ca^^^
A Euterpe : ok, mettons de côté, le "condescendant", qui est notre balle de ping pong de blog ici, et qui n'a pas d'autre intérêt que d'avoir le dernier mot (que j'aurais de toute façon) !
En fait, sérieusement, je ne reproche pas de râler : je sais parfaitement que pour être "audible", il faut hausser le ton, et que cela amène forcement à être cinglant, percutant. Un discours entièrement "gentil", consensuel, a autant de portée qu'un petit carillon dans un restaurant chinois, ça ne sert à rien. Cependant, je me pose sincèrement la question de jusqu'où aller dans ce discours, sans qu'il soit contreproductif, en quidam lecteur de blog. C'est une question un peu bête, j'en conviens, et je suis en train de me ratatiner en l'écrivant, cependant comment expliquer que parfois, ayant pourtant le sentiment de "contribuer" dans le domaine, je sois mal à l'aise devant des campagnes expliquant que les femmes sont un personnel de maison gratuit, etc (je me souviens plus du détail).
Sur ce, je vais me coucher avec mon plumeau.
A Euterpe : je vais tenter un truc bizarre pour avoir le dernier mot, dire que je suis assez d'accord avec toi.
Les concessions faites pour "garder l'amour de l'autre" comme tu dis, j'en constate autour moi, notamment dans un contexte de violence, c'était assez terrible.
Sinon, mon rapport au féminisme est assez "double", dans un contexte de "confiance", entre gens que j'estime "éclairés", j'ai naturellement tendance à chambrer ce féminisme, et à jouer au con, tandis que dans un contexte dur, au travail par exemple, quand j'entends des réflexions misogynes premier degré, je peux en être sincèrement choqué... je peux donc être choqué par des propos ici que j'ai émis moi-même par ailleurs...
Prendre les allemands comme modèles ne me semble pas la meilleure chose à faire.
Interdire l'expression d'un sentiment ou d'une idée ne la fait pas disparaître mais la relègue dans l'inconscient où elle poursuit son chemin jusqu'à ce que...
En ce sens, le projet féministe ressemble à une forme de totalitarisme qui interdirait toute pensée déviante et souhaiterait l'avènement d'un homme nouveau asexué, aseptisé, mort, quoi.
La vie c'est aussi la différence, l'inégalité, la violence.
Très bon résumé de ma vision de la politique.
Ma vision n'empêche absolument pas que des individus se regroupent en association pour défendre la veuve et l'orphelin, ou tout autre cause qu'ils jugent digne.
Réclamer la censure ou l'intervention de l'Etat à tout bout de champ n'est pas ma conception de la liberté et de la responsabilité.
Tu veux construire un homme nouveau conforme à tes rêves, moi, je fais confiance à l'homme qui existe pour réaliser ses rêves.
Merde moi et ma grande bouche, j'ai encore loupé un plan alors qu'on était juste z'ami ! Je vais encore me retrouver seul avec mon plumeau. Je vais convoquer tous mes neurones pour te trouver une réponse censée, cette histoire de tabou total me laisse perplexe.
Bon Euterpe, réflexion faite, je crois que je vais te laisser gagner : on en est au féminisme allemand, je vais commencer à m'embourber, ça va être mon Vietnam, déjà que je rame sévère, là. Quant au "rapport double", il n'a rien d'imprudent, ne craignant pas les femmes d'Allemagne avec des perceuses, je ne tiens pas non plus à passer pour Monsieur Parfait dans les blogs. Pas une blague tabou, rien qui dépasse, même pas une petite ironie, un second degré trop lol ? Je comprends le rapport "militant" (je m'en félicite, comme dirait l'autre), mais dis donc, y'a de quoi s'acheter un plumeau et dormir avec.
Voui, avec un plumeau infirmière, qui laisserait dans la bouche un gout de pruneau^^Et parfois ses désagréments.
Merci Olympe, de m'avoir recue chez toi, mieux de les laisser croiser le fer^^
Martine : êtes-vous en train d'insinuer qu'il faut mettre son plumeau quelque part ?
Euterpe : je reviendrai dans trois mois, tu auras tout oublié, et je dirai discrétement, ici-même : "je vous l'avais bien dit". Et en cas de souci, je laisserai des instructions à mon fils. J'aurai le dernier mot.
Sur ce, je vais à la bibliothèque, potasser mon féminisme allemand, et la fois suivante ça va dépoter. Bye.