Les journalistes les plus couillu(e)s du moment
Par Olympe le 27/01/2010, 21:54 - Lien permanent
Encore une
question de vocabulaire, mais chacun sait que "les mots ont un sens" .
C'est presque toujours dans le même sens :
- "il n'a pas couilles" (sous entendu évidemment il a manqué de courage, d'audace..)
ou
-" (admiratif) elle a des couilles" sous entendu elle a du cran, du courage....
les deux signifient la même chose avoir du courage c'est "en avoir", que ce soit pour de vrai ou symboliquement. Avoir du courage serait donc lié à la virilité.
Dans la bouche de Stéphane Guillon,c'est ironique, mais la phrase "les deux journalistes les plus couillus du moment" reste dans cette logique. Si ils avaient des couilles ils auraient du courage.
Il présente également (toujours avec ironie) l'interview de Nicolas Sarkozy comme "une explication franche et virile " .
que signifie une explication virile : qu'elle est franche ? qu'elle est directe ? qu'elle est agressive ? serait-ce à dire qu'une explication non virile, voire féminine serait "molle" ? Le langage populaire parle plutôt alors de crêpage de chignons . On voit tout de suite où se situe la différence entre le débat sérieux et l'engueulade futile.
Si vous écoutez jusqu'au bout, vous entendrez aussi cette expression qui m'a l'air d'être une pure création "elle en a dans le soutien-gorge", curieuse parce que dans l'imaginaire collectif les seins sont tout sauf le symbole du courage. D'ailleurs les amazones ne coupaient-elles pas l'un de ces appendices gênant pour tirer à l'arc ?
Commentaires
Le langage structure la pensée... Par conséquent c'est plus qu'une question de vocabulaire je crois.
Je l'ai entendu, et je me suis dit qu'en avoir dans le soutif, ça sonnait mieux, non ?
Et ça peut servir de lance-pierre, à l'occasion, un soutif.
C'est drôle car je me faisais une réflexion du même acabit(e?) en lisant un article de Libé sur le rapport d'une mission parlementaire : on y lit que le "vote a été un peu sportif, disons viril" (E. Raoult) comprendre "houleux" je suppose - est-ce qu'un vote dans le calme et la sérénité aurait été taxé de "féminin" ? Je m'interroge. Et l'on déplore ensuite un texte "petit bras" voire "le côté édulcoré, emasculé (sic) du texte" final (L. Luca)...
Le champ lexical employé semble encore plus décalé quand on considère le sujet du rapport en question... à savoir le port de la burqa.
Qui dit "couilles" pense "testostérone" (énergie, libido) et si l'homme en produit 40 à 60 fois plus qu'une femme adulte, cette dernière n'est pas en reste puisque ladite hormone est aussi sécrétée en quantité moindre par les surrénales. Et la femme y serait plus sensible d'un point de vue comportemental. Donc en effet ça ne tient pas vraiment. Qu'il suffise par expérience de constater que chez l'homme, cet apport supplémentaire en quantité semble lui être plus profitable pour la fuite, au propre comme au figuré, que pour autre chose...
Et pourtant elle n'en a pas :
http://www.youtube.com/watch?v=w8Yb...
(le Blog d'Olympe, N°1 sur l'Animalier !)
culture couille, concours de zizi, ça fait partie du paysage... Une avalanche de mots qui rendent impossible le pouvoir pour les femmes. Ben oui, elles n'en ont pas donc elles restent à la maison, CQFD.
Pub : le 25 février sortie du "dictionnaire iconoclaste du féminin" écrit par moi-même et deux amies. Pour les femmes et les hommes qui en ont... dans la tête.
Il y a quand même une consolation:
être couillon
viril, certes mais pas très flatteur (expression très utilisée dans le sud de la France avec des variantes "pauvre couillon" " vrai couillon") je ne connais pas d'équivalent féminin. Sauf "faut il qu'elle soit couillonne, quand même" pitoyable, cela laisse penser qu'une femme peut s'abaisser à être aussi stupide qu'un mec!
Je me suis faite la même réflexion à l'écoute de la chronique de Guillon...
Alors là je plussoie ! moi qui croyais que vous étiez un être en perdition cher Didier...
Je me suis fais la même réflexion et me suis repris me disant qu'Olympe ne faisait sans doute là que son travail d'investigation journalistique. Abnégation...
Ho mais cette statue c'est le pendant masculin de la naissance du monde de Courbet !
"duos habet et bene pendentes... " Les papes aussi se doivent d'être couillus...
Pour moi aussi, une explication "franche et virile" renvoit plutôt, comme le souligne Didier Goux, à une explication "musclée/rugueuse/brute de décoffrage".
Le contraire serait alors une explication "fine et réfléchie"!
Cet article est ridicule !
Tout comme les commentaires.
N'oublions pas que
l'on emploie aussi "casse-couille",
si l'on souhaite filier la métaphore...
La compétition, l'afrontement, sont des concepts principalement liés aux hommes donc à la virilité dans nos sociétés, compétition des mâles pourquoi ? Pour séduire et satisfaire les femelles... Forcement le vocabulaire suis les mœurs...
Je te rejoins à 100% sur cette question. Ca me semble incongru qu'une femme se mette à dire que quelque chose, ou quelqu'un, lui casse les couilles... (si, si... certaines, les plus jeunes surtout). J'ai été un peu surprise quand une amie, de presque mon âge, m'a assurée qu'elle et son mari n'allaient pas prendre telle décision parce qu'ils n'avaient pas les "coucougnettes" (sic) pour cela (et j'ai compris qu'elle ne parlait pas des seules coucougnettes de son époux).
Tres belle image d illustration en tout cas !