Médias recherchent expertes

Depuis 1995 l'Association des femmes journalistes réalise une enquête sur la place des femmes dans les médias.

15 ans qu'elles montrent année après année que les femmes sont sous représentées dans la presse généraliste ou d'information. Qu'elles y figurent en tant que témoins, victimes ou décoration , rarement en tant que professionnelle ou qu'experte.

En 2008 un rapport sur l'image de la femme dans les médias avait été remis au gouvernement. Accablant !

Bien sûr la presse reflète l'image de la société mais elle accentue considérablement le phénomène. Non seulement elle amoindrit le rôle social professionnel, intellectuel des femmes en ne les montrant pas actives, expertes, maîtresses de leur vie mais  elle contribue de plus à l'alimentation des stéréotypes : les femmes à la maison, les blondes, les épouses de ...etc.

Et c'est évidemment bien pire dans les publicités.

15 ans donc que les médias ne peuvent pas ignorer la question mais ne s'y intéressent clairement pas.

Il faut dire que la propriété du capital des médias est quasi exclusivement masculine. Comme le notait le rapport  "Ce sont  les hommes qui contrôlent donc les moyens de production de l’imaginaire social."

Il préconisait une démarche partenariale avec le monde des médias.

C'est chose faite

Les représentants des médias ont signé le 13 octobre un accord avec Nadine Morano et le CASA qui vise à améliorer l'image des femmes et à favoriser leur présence dans les médias.

D'une part les médias s'engagent à accroître l'intervention des femmes sur les plateaux, les ondes et dans les journaux. D'autre part ils favoriseront l'intervention dans leurs émissions ou colonnes de femmes expertes. Le CSA les accompagnera dans cette démarche en leur proposant notamment un vivier d'experts au féminin.

ça mange pas de pain ! et on peut quand même compter sur la vigilance du CAS qui est une instance respectant la parité.

Il existe une association : Voxfemina qui essaye de recenser des expertes. Pour l'instant leur fichier est réduit et surtout j'ai bien peur qu'il en effraye plus d'une.

Les hommes interrogées par les médias sont loin d'être tous autant bardés de titres et de diplômes que les femmes de voxfemina.

Parce qu’on le sait, pour se trouver légitime dans un domaine les femmes sont beaucoup plus exigeantes envers elles-mêmes. Résultat : lorsqu'elles sont sollicitées par des journalistes elles se récusent plus souvent au motif qu'elles ont peur de ne pas être à la hauteur.



L'image est moyennement adaptée, mais c'est pour vous donner envie d'aller voir ces 55 extraordinaires photos trafiquées trouvées grace à Sandrine
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Commentaires

1. Le 29/10/2010, 09:29 par Linda Cortey

Je confirme le dernier point de votre billet: il est plus difficile d'obtenir une réaction d'une femme à responsabilité. Je tempère quand même ce constat pour les patronnes ou dirigeantes car une femme qui dirige un service ou son entreprise répond aussi facilement (ou difficilement) aux question d'une journaliste qu'un homme (en tout cas dans mon univers professionnel, l'économie).
Le problème se pose pour les autres. Et c'est très frustrant quand on est en face. Quand j'étais journaliste "généraliste", j'ai souvent été abasourdie par ce que je prends pour de la méfiance et non de la timidité. Prof, gendarme, responsable d'association, au bout d'un moment, je savais qu'il serait plus difficile d'avoir une information de la part d'une femme que d'un homme. Donc, par soucis d'efficacité, on privilégie les hommes.