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07/03/2012

La domination masculine

BILLET INITIALEMENT PUBLIE LE 10 NOVEMBRE 2009,que je ressors suite à la diffusion du film sur ARTE

J'ai assisté lundi à une projection en avant première de La Domination masculine, film qui sortira en salle le 25 novembre.  J'étais avec Trublyonne et Luciamel et bien contente de pouvoir échanger avec elles à la sortie, parceque troublée. 

Comment dire ?...Tout d'abord, je me suis ennuyée, commençant à jeter des coups d'œil à ma montre au bout d'1H, mais surtout j'ai senti monter en moi  au fur et à mesure de l'avancée du film un fort sentiment de malaise.

Qu'un film grand public (UGC a participé à son financement) expose au grand jour la domination masculine voila pourtant qui ne pouvait que me réjouir.

Qu'on y montre que les femmes attendent encore un homme fort et protecteur , que les livres d'enfants font la part belle aux stéréotypes (même si les livres choisis étaient déjà anciens pour la plupart comme j'ai pu le vérifier dans le générique de fin), que les mannequins des magazines sont toutes photoshopées et ont des mensurations tout simplement improbables, qu'il n'y a que peu de femmes au Parlement, que les jouets sont sexistes etc....  je dis bravo.

Qu'on y montre que la violence est le quotidien de nombreuses femmes et que certaines en meurent , qu'on montre toute l'horreur de ces situations je dis bravo même si je ne suis pas certaine qu'il fût utile de montrer tous ces bleus et blessures en gros plan.

Qu'on donne la parole à des féministes québécoises qui expriment leurs inquiétudes quant à l'avenir en constatant non pas une évolution positive mais une régression dans la situation des femmes, ça change du discours ambiant et c'est très bien.

Mais qu'on y entendent pendant de longues minutes les exposés détaillés de ce que pensent les masculinistes Québécois je m'interroge. Leurs propos sont caricaturaux comparant par exemple le féminisme au fascisme, au nazisme ou au stalinisme (et d'ailleurs à plusieurs reprises la salle a ri à les entendre) mais si ce mouvement à l'air actif outre atlantique, il est quasi inexistant en France. Quel intérêt d'en parler sinon de susciter de l'indignation à bon compte ? Du coup on ne sait pas ce que pensent les autres hommes du féminisme ni des femmes.

Qu'on se scandalise du fait que certains au Québec cherchent à faire un héros d'un fou qui a assassiné en 1989 14 femmes à l'école polytechnique au seul motif qu'il haïssait les féministes, je comprends , mais il ne me semble pas pertinent de vouloir faire de ces femmes des martyres du féminisme. Comme dirait Elisabeth Badinter : "Fausse route".

Au final ce qui m'a vraiment dérangée dans ce film c'est l'image qu'il donne des hommes. Ils apparaissent comme de grands enfants surtout préoccupés par la taille de leur sexe (ou de leur voiture c'est pareil) lorgnant le corps des femmes en buvant de la bière (ou du champagne au salon de l'auto) après s'être approprié le pouvoir et les beaux rôles.

Le fil rouge du film est un tableau sur lequel sont apposées, toujours plus nombreuses, des images phalliques : images de sexes, mais aussi d'objets oblongs, de tours dressés.... Jusqu'à la nausée. Une stigmatisation facile des mâles, qui manque de profondeur et d'analyse sur la façon dont fonctionnent les rapports sociaux hommes/femmes et les moyens de changer.

Ce n'est pas ainsi que je perçois les hommes et ce n'est pas ainsi que j'ai envie d'être féministe.

Pierre Bourdieu, éminent sociologue avait écrit en 1998 un livre intitulé "la domination masculine" dans lequel il analyse les ressorts de cette domination, j'ai lu sur le site officiel du film que le titre n'est pas une référence à Bourdieu. Effectivement on en est vraiment loin.

Un débat a suivi la projection du film, très intéressant, j'en reparlerai.

20/03/2011

20 mars : journée internationale contre le harcèlement dans la rue

Je ne suis pas fan des journées dédiées mais celle-ci a attiré mon attention car je n'en avais jamais entendu parler .

Normal c'était la première fois aujourd'hui.

C'est une initiative d'un mouvement qui s'appelle Hollaback, Américain à l'origine il se développe dans le monde et HollabackFrance vient d'être crée.

Le harcèlement dans la rue ce sont les remarques, critiques, brimades et moqueries répétées dont les femmes sont les objets dans l’espace public de la part d’individus qui leur sont inconnus. Il est rarement dénoncé si il ne s'accompagne pas de violences physiques et est culturellement accepté.

Il varie en forme et en intensité et inclut : coups de klaxon, sifflements, bruits de baisers, gestes vulgaires, regards concupiscents, commentaires sexistes/homophobes/racistes ou explicitement sexuels, commentaires sur l’apparence physique, masturbation en public, exhibition sexuelle, pelotage, attouchements, et jusqu’à l’agression.

Une expérience que nous avons toute faite, qui semble le plus souvent anodine mais  qui nous amène à limiter nos déplacements, à éviter certains lieux lorsque nous sommes seules (parkings, parcs ou rues à la nuit tombée, forêts), à changer de trottoir pour éviter un groupe d'hommes ou un type qui vous suit.

Ce mouvement a construit différents outils :

- une page pour partager une histoire vécue

- des applications smartphone pour localisr les agressions.Des comptes sur les réseaux sociaux

- des suggestions pour savoir quoi répondre, quoi faire. Comme par exemple ce formulaire pour dragueur ainsi qu'un "petit manuel à l'usage de toutes les femmes qui en ont marre de se faire emmerder sans rien dire".

Info découverte sur Notacholocatecake.

01/01/2011

Rosie la riveteuse

Vous connaissez Rosie La riveteuse. 

Geraldine Hoff Doyle, qui lui a prété son visage est décédée récemment

Son histoire complète sur la boite verte

28/12/2010

Talons aiguilles

Je l'ai déja écrit  je ne sais absolument pas marcher avec des talons aiguille (de toute façon je n'essaye pas).

Quand je vois que d'autres fantasment sur des louboutins je me dis qu'elles renoncent bien facilement à leur liberté (liberté de se déplacer facilement, de courir, de prendre des postures confortables). Tout ça pour offrir une belle cambrure et de longues jambes aux regards de ces messieurs.

Bref, les talons aiguilles sont pour moi l'archétype de l'instrument de torture et de soumission consentie.

Mais il semble qu'une autre interprétation soit possible. J'avais eu cette discussion avec Claire lors du Women's forum. Elle émettait l'hypothèse que ces talons pourrait surtout être un signe de domination.

Et la polémique déclenchée en Suisse par cette carte de voeux d'une conseillère fédérale Suisse est du même ordre.

Elle y revendique sa féminité.

Evidemment, il s'agit d'une féminité stéréotypée, comme si être une femme se résumait à avoir des chevilles très décoratives et à savoir se mouvoir avec grâce sur n'importe quelles échasses pourvu qu'elles soient dorées (et chères de préférence). Tant pis pour les autres qui vont se retrouver dans la catégorie des thons, des pas sexys etc...

Mais on ne peut pas dire non plus qu'elle évoque la soumission.

 

 (je sais par expérience que les billets qui parlent de talons sont parmi ceux qui suscitent le plus de polémiques). 

15/12/2010

L'essentiel en 140 caractères #micro twittclash

L'autre soir Juan m'a fait passer un lien sur twitter indiquant qu'un groupe de travail composé de 22 parlementaires allait plancher sur la réforme de la fiscalité du patrimoine. Juan a remarqué qu'il n'y avait qu'une seule femme (je crois que j'ai contaminé une bonne partie de la blogosphère avec ma manie de décompter toujours le nombre de femmes). J'en ai d'ailleurs fait l'épididyme du mois
Autheuil (Autheuil blogueur brillent) qui passait par là a ainsi commenté le tweet de Juan :"Petit bout de la lorgnette"

Le lendemain soir (sur twitter on peut reprendre à tout moment une conversation commencée la veille) nous avons réagi et Autheuil nous  a répondu : "je doit être vieux jeu mais je persiste a croire que la politique doit avant tout chercher a être efficace"  

Evelafée (qui ne semble pas être une blogueuse) a alors pris la conversation en cours "c'est ce genre de reflexion qui a conduit à la création de mouvements uniquement féministe il y avait toujours un moment où les luttes des femmes devaient céder la place à la grande cause commune"

Autheuil a surenchérit :"la politique a pour rôle de gérer la société, pas s'accomplir les rêves idéologiques de certains" puis ""luttes" c'est un luxe qu'on peut se payer quand tout va bien" " tu peux te permettre de rêver quand le présent est bien géré. Mais attention a ne pas casser le présent pour des rêves "

et pour finir même Maitre Eolas, que je ne savais pas intéressé par le féminisme, s'en est mêlé :"La critique féministe présente un intérêt certain même si on n'adhère pas au combat. Elle appuie où ça fait mal".

Autheuil : "tout analyser par ce biais, pour moi c'est non. Ça ne veut pas dire que ce soit pas parfois pertinent, mais pas de systématique"

et sauf si j'ai raté quelque chose la conversation s'est arrétée là .

C'est une anectode sans importance, mais elle est significative de la difficulté des femmes à se faire entendre, parcequ'on finit toujours pas nous objecter que le plus important est d'être efficace et qu'on fait perdre du temps à ces messieurs avec ce qu'ils n'hésitent pas à traiter de futilités ou d'utopie. J'ai du mal à croire qu'Autheuil ne sache pas que la forme détermine le fond et qu'en ne se préoccupant pas de la composition des instances de pouvoir on se prive de la vision de la moitié de la population. 

Il va me rétorquer que la plupart des femmes ne s'intéressent pas à la politique .D'ailleurs aujourd'hui encore, à l'occasion de cette tempête blogosphérique que constitue l'invitation à l'Elysée de représentants du net uniquement masculins, on a pu lire ici ou là beaucoup de commentaires méprisants à propos des blogs féminins qui ne parlent que chiffons, cuisine ou bébés et jamais de choses importantes. 

Hormis le fait que ce n'est pas l'exacte vérité, je trouverais intéressant que les femmes arrêtent durant quelques jours de s'occuper de la cuisine et des bébés et de toutes ces petites activité jugées sans importance .  Il me semble que ça permettrait de remettre en place les priorités et de se demander qui regarde par le petit bout de la lorgnette et où se situe l'efficacité.

Claudine Monteil dans "Mémoires d'une jeune fille rebelle" raconte comment en 1968 elle a rejoint des groupes de femmes et comment l'un de ses amis s'en est indigné "Qu'est ce que tu fais là dedans ? Ces féministes sont des hystériques. Elles ne sont pas intéressées par la révolution ; tu sais pourtant très bien qu'il faut d'abord faire la révolution et alors seulement la vie des femmes pourra être améliorée". 

Mes avis qu'elles ont bien fait de ne pas attendre la révolution, parceque si Autheuil est un blogueur qui se revendique à droite, le machisme est universel.

Et j'adore ce slogan de 68 : "Prolétaires de tous les pays qui lave vos chaussettes ?".

09/12/2010

Je suis top

Tout le monde en a déja parlé, mais ce n'est que la semaine dernière que j'ai eu le temps,  d'aller voir Blandine Métayer au Théatre de 10H. Je pouvais difficilement rater ça le sous titre du spectacle étant " comment briser le plafond de verre".

Le format court : 1H et l'horaire :19H à 20H sont épatants, la soirée reste disponible, et comme j'étais avec Luciamel nous avons pu rester  longtemps ensuite à papoter.

En 1H elle raconte sa vie de Wonderwoman qui rêve du prince charmant, de s'occuper au mieux de sa fille tout en réussissant une belle carrière professionelle.

C'était sans compter avec les chefs machos, un mari charmant mais pas si prince que ça et tout ce qui fait le sexisme ordinaire et insidieux.

Blandine Métayer qui a écrit la pièce a interrogé une cinquantaine de femmes, et aussi quelques hommes. On sent que c'est du vécu et toutes les situations et anecdotes sonnent juste.

C'est aussi souvent très drôle, comme ce DAF (Directeur des affaires financières) qui s'étonne que son ventre puisse autant se distendre, sans se rendre compte que le sien est largement aussi gros.

Mon conseil, allez y avec des hommes. Toutes les enquêtes montrent qu'ils ne se rendent pas compte des difficultés spécifiques des femmes au travail. ça pourrait les aider à comprendre .

Et comme c'est un succès les représentations qui devaient s'arrêter à la fin de l'année se poursuivront en janvier.

si vous ne voyez pas la vidéo elle est ici


24/11/2010

La honte doit changer de camp

C'est aujourd'hui que démarre officiellement la campagne orchestrée par 

- le collectif féministe contre le viol  http://www.cfcv.asso.fr/

- Mix cité http://www.mix-cite.org

- Osez le féminisme http://www.osezlefeminisme.fr

un manifeste à signer (ce que j'ai déja fait)  et pour tout savoir www.contreleviol.fr

23/11/2010

25 novembre : journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes

Je relaye  la campagne contre le viol, mais les actions à l'occasion du 25 novembre sont nombreuses

Dans beaucoup de départements les CIDFF (Centre d'information sur les droits des femmes et des familles) organisent des manifestations. Pour savoir ce qui se passe près de chez vous c'est ICI

D'autres infos sur le site du service droit des femmes ou le site dédié http://www.violencesfaitesauxfemmes.com/

Par contre compte tenu de la météo annoncé pour jeudi je n'envisage pas de me mettre en jupe, et globalement je suis assez d'accord avec Sandrine pour ne pas adhérer à l'action proposée par Ni putes ni soumises. en plus je déteste ces grands raouts où tout le monde se donne  bonne conscience à bon compte, alors si en plus il y a des peoples.

Nous tenons toujours, et jusqu'à la fin de l'année le blog "Derrière les chiffres" qui recensent les meurtres de femmes par leurs conjoints. Il s'agit de montrer la réalité de ces crimes que la presse se contente souvent de qualifier de "passionnels" comme si c'était une excuse.

La honte doit changer de camp : chronique de Caroline Fourest

A écouter  ICI

Que des choses très justes :

-  2% à peine des agresseurs  sont condamnés. Les bourreaux s'en sortent et les victimes culpabilisent

- peu importe que vous soyez riche ou pauvre, blanche ou noire du moment que vous êtes une femme vous êtes une cible potentielle et vous le savez.

- il faut être une femme pour ressentir cette peur, légère mais toujours présente lorsque vous marchez dans une rue et que le jour cède à la nuit. Le bruit des pas derrière vous sonne comme une alerte et ce risque permanent vous conditionne.

- modifier le regard que l'on porte sur les corps pour que le rapport sexuel cesse de valoriser  celui des hommes tout en dévalorisant celui des femmes

- le viol est une arme culturelle faconnée par des siècles d'incitation à la domination

- trop de femmes sont tombées au champ de ce qu'on appelle encore le déshonneur


10/11/2010

Viol : la honte doit changer de camp

Le Collectif Féministe contre le Viol, Mix-Cité Paris et Osez le féminisme lancent une campagne contre le viol à l'occasion de la journée mondiale contre les violences faites aux femmes.

"Le nombre de femmes violées en France est très élevé et méconnu. 198 000 femmes sont victimes d’agressions sexuelles et 75 000 sont violées. Peu de gens en parlent, les femmes n’osent pas porter plainte et la société minimise ces crimes. Cette campagne doit permettre de faire du viol un sujet de société. Le viol est un fait social qui montre à quel point les inégalités femmes - hommes sont encore très fortes. Les hommes ne sont pas plus que les femmes régis par des « pulsions sexuelles irrépressibles ». Le viol n’a rien à voir avec un désir soi-disant incontrôlable ; il est une humiliation, une marque de domination.

Les actions seront nombreuses  et vous pouvez participer : pose d'affiches, distribution de flyers, pétition etc..."

Pour en savoir plus c'est ICI et pour participer ICI

07/10/2010

On a assez étiré l'élastique

A l'occasion de la Marche Mondiale des femmes, les féministes québéquoises ont lancé des capsules sur le web.

Autrement dit une série de petites vidéos, que vous trouverez ici et qui illustrent leur position sur différents sujets comme la guerre en Afghanistan, la réduction des inégalités, les Droits des Autochtones etc...

La capsule N°4 évoque le contrôle sur le corps des femmes (si lavidéo ne s'affiche pas elle est ici)

29/08/2010

Le féminisme 2.0 selon Be

Quand j'ai lu chez Anaismisfits que le Be de cette semaine consacrait un article aux féministes 2.0 j'ai d'abord été d'être très vexée. 

Quoi !? on parle des féministes sur le web et je n'ai pas reçu la moindre demande d'interview ?! Moi qui me croyais influente ! :((

Ensuite j'ai couru acheter ce magazine qui ne fait pas partie, vous vous en doutez de mes lectures habituelles. Déja je ne suis clairement pas dans la bonne tranche d'âge et puis payer, même un prix modique, pour des pages de pubs ....

En lisant on apprend que les jeunes adhérentes d'Osez le féminisme sollicitées "se sont dégonflées à l'idée d'apparaitre dans une presse trop sexiste". Je comprends ce point de vue, c'est la même ambiguité qui a été soulevée lorsque ELLE a organisé les états généraux de la femme et la même question : comment ces magazines peuvent ils défendre l'égalité alors qu'ils contribuent largement à diffuser une image des femmes uniquement fondée sur l'apparence et la futilité ?

Je ne suis pas certaine qu'elles aient eu raison. Ces magazines existent parceque des femmes les achètent (et on sait même que c'est l'un des secteurs de la presse qui est le plus florissant), tant mieux donc si entre les pubs elles lisent des propos intelligents sur l'égalité hommes/femmes.

Du coup la journaliste s'en donne à coeur joie et n'hésite pas à forcer le trait , opposant les "néoféministes"  à la vieille garde pleine de préjugés et qui pense qu'on ne peut s'intéresser "à la fois à la cause des femmes et aux derniers défilés de mode. "

Après cette entrée en matière la phrase de Maïa Mazurette ( dont je lis bien sûr avec grand plaisir et grand interet la prose tous les jours ) " loin du cliché de la lesbienne frustrée et pas épilée, je suis l'exemple qu'on peut être féminine et féministe" sonne comme une condamnation sans appel du féminisme tendance vieille garde.

Et je retrouve au passage le sujet de mon billet précédent : impossible de ne pas être féminine et sexy dans ce monde sans être clouée au pilori du ringardisme et rangée dans la catégorie des mal baisées.

L'article se poursuit avec les propos de Sophie Bramly du site secondsexe.com et cette phrase "Je suis convaincue que le sexe est fondamental et que l'émancipation féminine se passe d'abord au lit, quand la femme cesse d'être un simple objet de désir et devient à son tour désirante".

Certes, ce qui se passe dans cette intimité là est importante mais de là à en faire un combat prioritaire... ne serait ce que parceque pour se permettre d'être désirante il faut au préalable être dégagée de toute dépendance financière. 

Et c'est bien grâce aux mouvements féministes traditionnels que la question des écarts de salaires revient enfin de façon bruyante sur le devant de la scène.

Sont également cités un site américain qui a l'air intéressant mais en anglais feministing.com , terrafemina.fr et quand même viedemeuf.

Je partage par contre la conclusion de Maia Mazurette (qui a infiniment plus de lecteurs que moi et dont je vous conseille l'entretien avec Agnes Giard, sur secondsexe justement)) "avec mon blog, je sais que je suis lue par des gens qui n'étaient pas du tout sensibles à ces questions là, mais qui le sont devenus. Si après m'avoir lue ils s'autorisent à se dire féministes ce sera ma plus grande victoire"

17/08/2010

hymnes féministes

Sandrine a recensé les chansons féministes sur youtube.
Des bijoux que vous pouvez écouter sur son blog

11/07/2010

En vrai je ne suis pas blonde

Lundi j'ai participé à un atelier de réflexion organisé par le Centre Hubertine Auclert "Faire entendre le discours égalitaire".

j'étais avec

- La Barbe ( j'ai enfin pu récupérer un badge de barbue),

- l'association "femmes et mathématiques" , j'ai appris que si cela faisait plusieurs années qu'elles essayent d'obtenir  l'accès des internats de prépas aux fillles, c'est cette année avec le collectif "Ouvrons les portes" et qu'elles ont réussi à faire bouger les choses grace à l'utilisation des réseaux sociaux sur le net, 

- le planning familial, 

- Nathalie Boucher-Petrivic, Docteur en sciences de l'information et de la communication.

Je suppose que le Centre fera un compte rendu, mais disons que nous étions d'accord pour trouver que "quand plein de gens disent en même temps la même chose sur internet on peut mieux se faire entendre"  (le principe même du buzz quoi !)

Catherine Beaunez dessinatrice nous a bien faites rire en illustrant les débats.

Elle m'a autorisé à reproduire ici ce dessin.

C'est presque tout à fait moi , je me demande comment elle sait que je blogue souvent de mon lit  !

(et je précise aussi  que je suis loin de faire mon quota de tâches ménagères et nous avons ni femme ni homme de ménage). 

(reproduction interdite ©Catherine Beaunez)

01/07/2010

Centre Hubertine Auclert

Lundi je  serai là

 

 Une après-midi de réflexion et un forum des associations proposés par

 

Le Centre Hubertine Auclert

Centre francilien de ressources pour l’égalité femmes – hommes

 

Lundi 5 juillet de 13h à 20h

Maison des associations de solidarité, 10/18 rue des terres au curé - 75013 PARIS

 

pour s'inscrire : contact@hubertine.fr ou tél. 01 75 00 04 41

 

Programme ici

Promouvoir une culture de l’égalité entre les femmes et les hommes, c’est questionner notre culture et nos représentations, mettre en place des actions susceptibles d’enrayer les mécanismes de reproduction des discriminations.

Promouvoir une culture de l’égalité est nécessairement un travail de longue haleine qui se conçoit dans le temps.

Au moment où le mouvement de libération des femmes fête ses quarante ans, la question de la continuité et de la transmission des valeurs et des luttes égalitaires se pose avec d’autant plus d’acuité.

Pour initier sa contribution à cette entreprise de détricotage des inégalités femmes – hommes, le Centre Hubertine Auclert a choisi d’interroger prioritairement deux dimensions stratégiques de la transmission : l’éducation et les modes de communication.

 


13/06/2010

Marche mondiale des femmes

Ce week end Marche mondiale des femmes, je n'en parle pas parceque je ne suis pas à Paris, vous pouvez trouver les infos chez Emelire qui nous dit qu'il y avait plusieurs milliers de personnes hier et des photos chez Sandrine.

05/06/2010

Merci les filles !

J'ai reçu ce sympathique petit livre. Dont le sous titre est "Tout ce qu'il faut savoir sur le féminisme pour être ravissante et pas idiote"

En fait plutôt qu'un livre on dirait un blog couché sur papier. Il se présente comme une série de billets qui retracent 40 ans de féminisme. L'écriture est alerte et les illustrations originales de Virginie Berthemet originales.

On y trouve des dates clés comme par exemple

- 1945 : le droit de vote,

- 1968 : une révolution de garçons 

- 1971 : le manifeste des 343

chaque fois des faits et le point de vue qu'on peut en avoir aujourd'hui.

On y trouve aussi des thèmes plus inattendus, comme celui sur la mère Denis dont voici l'histoire

 "un jour de 1972, un publicitaire en week-end dans sa maison de campagne normande accoste sa voisine, Jeanne Denis, une ancienne lavandière et lui demande si elle accepterait de participer à un petit film. Elle aurait répondu du tac au tac : "Pourquoi pas, mais ça va me couter combien ?" (..) Avant la découverte de cette nouvelle égérie, c'est un homme que Vedette mettait en scène dans sa campagne de 1971. Assis dans sa cuisine, les pieds sur la table, il présentait un lave-vaisselle : "Ma femme s'abimait les mains avec la vaisselle, la pauvre gosse, je lui ai offert un lave vaisselle Vedette" . Le slogan " Finalement la vaisselle c'est une affaire d'homme" est instantanément détrôné par le cultissime "ça c'est ben vrai, ça" de la mère Denis"

Un tour d'horizon enfin des mouvements féministes, de leurs scissions et déchirements (ah ces "MLF marque déposée" et "MLF marque non déposé" de 1979 !) qu'on paye encore aujourd'hui et de leur actualité : La Barbe, Osez le féminisme. Elles donnent même leur avis sur le livre d'Elisabeth Badinter.

Et si elles m'y autorisent je vais conserver cette image  :

Merci les filles. 1970-2010. Valérie Ganne, Juliette Joste, Virginie Berthemet.Ed : Hors collection

03/06/2010

Osez le féminisme au grand jour

Après La Barbe c'est aux militantes d'Osez le féminisme de passer à l'activisme. 

Ce matin très tôt elles ont placardées leurs affiches dans les rues de Paris afin que personne n'ignore ce que tout le monde sait très bien.


Il y  avait aussi ça :

et ça 

Si ça vous dit de les rejoindre elles ont un groupe Facebook sur lequel sont annoncées leurs réunions.

Photo : Vogelsong

09/05/2010

Les Etats généraux de la femme : L'OREAL applique la loi

Mme Valérie Aveline DRH de l'OReal a présenté les actions mises en place par le groupe pour favoriser l'égalité hommes/femmes.

Une attention particulière est portée aux parents (et pas seulement aux mères elle a insisté là dessus) pour qu'ils puissent concilier vie familiale et vie privée selon leurs désirs. L'Oréal fait partie des entreprises qui ont signé la charte de la parentalité.

Et tout est fait pour que le congé maternité ne contribue pas à accentuer les inégalités . 

La dernière mesure a déclenché les applaudissements de la salle et a ensuite été largement encensée par la représentante de ELLE qui l'a qualifiée de vertueuse. L'Oréal garantit aux femmes, l'année de leur congé maternité une progression de rémunération automatiquement égale à la moyenne des augmentations individuelles de leurs collègues. Ce qui n'exclut pas une augmentation individuelle en fonction de leurs performance.

Elle est donc en bonne place au menu de la 5eme proposition.  Sauf que ...

Sauf que c'est juste que l'Oréal applique la loi et l'article L1225-26 du Code du travail. Cet article date de 2006 et faisait partie de ce qu'on a appelé la loi Ameline.

J'en suis restée songeuse. Je suppose que les entreprises appliquent la loi mais qui informe les gens de leurs droits ? Significatif en tout cas d'une certaine façon de fonctionner : accumuler des textes plutôt que de veiller à l'application de ceux qui existent.

Et je ne suis pas certaine que tous les Comités d'entreprises mettent beaucoup d'énergie à analyser le rapport sur l'égalité hommes/femmes (obligatoire dans les grandes entreprises) et à exiger des mesures. 

EDIT : on me dit qu'il n'est plus fait mention de cette proposition sur le site de ELLE.  Mais elle est bien en toutes lettres dans le livre blanc et en page 191 du ELLE de cette semaine 

08/05/2010

Les Etats généraux de la femme : la légitimité d'ELLE

J'étais très sceptique sur la démarche lancée par ELLE.

Le seul fait de parler de LA femme contribue à faire des femmes une catégorie spécifique tout en niant nos diversités. Vous pouvez d'ailleurs remarquer que ce n'est pas le cas pour l'homme. Lorsqu'on dit "l'homme a marché sur la lune" on ne parle pas de la catégorie masculine, on pense à l'humanité (bien qu'il n'y ait que des hommes qui aient marché sur la lune) .

J'ai cependant suivi avec attention.

- le blog des vigilantes

- les tables rondes à Lyon, Marseille, Lille, Paris, Bondy et leurs compte-rendus

y trouvant beaucoup d'intérêt.

A l'issue de ces rencontres un Livre blanc a été élaboré, il comprend  24 propositions pour transformer la vie des femmes.... et celles des hommes. Rien de très nouveau dans ces 24 propositions qui reprennent des sujets déjà très débattus, si ce n'est que désormais on dispose d'une synthèse.

Hier j'ai assisté à la journée de clôture qui se tenait à Paris et au cours de laquelle ce Livre blanc a été remis au premier ministre.

Il faut reconnaitre que les choses n'étaient pas faites à moitié.

Ont  défilé à la tribune du grand amphi de Sciences Po (plein à craquer) Simone Veil (standing ovation), François Fillon, Nathalie Kosciusko-Moriet, Cécile Duflot, Laurence Parisot, Eric Woerth, Gisèle Halimi,  de très nombreuses spécialistes toutes très renommées et des femmes qui ont partagé leur expérience.

J'ai eu le sentiment que les politiques étaient ravis d'une telle tribune et personnellement je trouve suspect l'enthousisame de l'UMP envers les propositions du Livre blanc.

Valérie Toranian directrice de la rédaction n'a d'ailleurs pas raté le coche. A Eric Woerth, qui rappelait que des études ont montré que la féminisation du travail était un bien pour la société et que les entreprises qui avaient davantage de femmes parmi leurs instances dirigeantes étaient plus performantes, elle a lancé un scud : "votre gouvernement pourrait donc devenir plus performant si il était plus paritaire". Réponse embrouillée du ministre qui a dit que c'était déja pas mal, et qu'il y avait des femmes à la tête de ministères importants.

Les sujets abordés étaient ceux que j'évoque ici, vus sous sous plusieurs angles ou décortiqués par des expertes.

J'ai de quoi écrire des billets pour plusieurs mois

Je vais commencer par la question que continue de me poser l'organisation d'une telle manifestation par ELLE, elle a d'ailleurs été clairement abordée lorsque de la salle quelqu'une a demandé si ELLE qui contribue à diffuser la dictature de la minceur était légitime pour organiser ces Etats Généraux. Valérie Toranian,  pas du tout prise de court, a répondu que "effectivement, comme tous les magazines féminins ELLE véhicule des archétypes. Mais la mode correspond a une vraie envie pour les femmes de voir des choses belles et c'est structurant pour elles (pour l'envie ce doit être vrai puisque la presse destinée aux femmes est parmi celle qui résiste le mieux, pour le reste joker ). Le problème étant plutôt que les créateurs aiment les femmes minces. Mais dans ELLE nous essayons de montrer qu'il y a 1000 autres façons de s'exprimer. ELLE montre aussi chaque semaine comment déconstruire les stéréotypes et comment les femmes peuvent être elles-mêmes en étant artistes, femmes de pouvoir etc..." Elle considère que la presse a le choix entre se faire subventionner par l'Etat ou être financée par la publicité et si j'ai bien compris elle est plus à l'aise avec la seconde formule. En tout cas le positionnement est clairement assumé. 

La couverture du N° de cette semaine est bien le reflet de cette ambiguité : gros titre sur les états généraux, mais en dessous c'est d"anti-kilos" qu'on parle. A l'intérieur on commence à montrer des maillots de bains et les corps qui sont dedans .

Difficile effectivement d'être à la fois un média qui contribue autant à la construction et la diffusion des stéréotypes et de se prétendre à la pointe de la réflexion sur les femmes. 

En même temps je dois reconnaitre que le fait qu'un hebdomadaire a si grand tirage évoque les questions relatives à l'équilibre des temps, aux violences envers les femmes, aux inégalités, aux stéréotypes contribue à leur donner une audience qu'elles n'ont pas actuellement hormis peut être le sujet de la violence.  

Et ça c'est plutôt positif.

(à suivre)

les citations ne sont pas du verbatim mais sont faites à partir de mes notes. J'ai enregistré beaucoup de choses j'espère pouvoir être plus précise dans les billets suivants

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