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20/03/2011

20 mars : journée internationale contre le harcèlement dans la rue

Je ne suis pas fan des journées dédiées mais celle-ci a attiré mon attention car je n'en avais jamais entendu parler .

Normal c'était la première fois aujourd'hui.

C'est une initiative d'un mouvement qui s'appelle Hollaback, Américain à l'origine il se développe dans le monde et HollabackFrance vient d'être crée.

Le harcèlement dans la rue ce sont les remarques, critiques, brimades et moqueries répétées dont les femmes sont les objets dans l’espace public de la part d’individus qui leur sont inconnus. Il est rarement dénoncé si il ne s'accompagne pas de violences physiques et est culturellement accepté.

Il varie en forme et en intensité et inclut : coups de klaxon, sifflements, bruits de baisers, gestes vulgaires, regards concupiscents, commentaires sexistes/homophobes/racistes ou explicitement sexuels, commentaires sur l’apparence physique, masturbation en public, exhibition sexuelle, pelotage, attouchements, et jusqu’à l’agression.

Une expérience que nous avons toute faite, qui semble le plus souvent anodine mais  qui nous amène à limiter nos déplacements, à éviter certains lieux lorsque nous sommes seules (parkings, parcs ou rues à la nuit tombée, forêts), à changer de trottoir pour éviter un groupe d'hommes ou un type qui vous suit.

Ce mouvement a construit différents outils :

- une page pour partager une histoire vécue

- des applications smartphone pour localisr les agressions.Des comptes sur les réseaux sociaux

- des suggestions pour savoir quoi répondre, quoi faire. Comme par exemple ce formulaire pour dragueur ainsi qu'un "petit manuel à l'usage de toutes les femmes qui en ont marre de se faire emmerder sans rien dire".

Info découverte sur Notacholocatecake.

24/11/2010

La honte doit changer de camp

C'est aujourd'hui que démarre officiellement la campagne orchestrée par 

- le collectif féministe contre le viol  http://www.cfcv.asso.fr/

- Mix cité http://www.mix-cite.org

- Osez le féminisme http://www.osezlefeminisme.fr

un manifeste à signer (ce que j'ai déja fait)  et pour tout savoir www.contreleviol.fr

23/11/2010

25 novembre : journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes

Je relaye  la campagne contre le viol, mais les actions à l'occasion du 25 novembre sont nombreuses

Dans beaucoup de départements les CIDFF (Centre d'information sur les droits des femmes et des familles) organisent des manifestations. Pour savoir ce qui se passe près de chez vous c'est ICI

D'autres infos sur le site du service droit des femmes ou le site dédié http://www.violencesfaitesauxfemmes.com/

Par contre compte tenu de la météo annoncé pour jeudi je n'envisage pas de me mettre en jupe, et globalement je suis assez d'accord avec Sandrine pour ne pas adhérer à l'action proposée par Ni putes ni soumises. en plus je déteste ces grands raouts où tout le monde se donne  bonne conscience à bon compte, alors si en plus il y a des peoples.

Nous tenons toujours, et jusqu'à la fin de l'année le blog "Derrière les chiffres" qui recensent les meurtres de femmes par leurs conjoints. Il s'agit de montrer la réalité de ces crimes que la presse se contente souvent de qualifier de "passionnels" comme si c'était une excuse.

La honte doit changer de camp : chronique de Caroline Fourest

A écouter  ICI

Que des choses très justes :

-  2% à peine des agresseurs  sont condamnés. Les bourreaux s'en sortent et les victimes culpabilisent

- peu importe que vous soyez riche ou pauvre, blanche ou noire du moment que vous êtes une femme vous êtes une cible potentielle et vous le savez.

- il faut être une femme pour ressentir cette peur, légère mais toujours présente lorsque vous marchez dans une rue et que le jour cède à la nuit. Le bruit des pas derrière vous sonne comme une alerte et ce risque permanent vous conditionne.

- modifier le regard que l'on porte sur les corps pour que le rapport sexuel cesse de valoriser  celui des hommes tout en dévalorisant celui des femmes

- le viol est une arme culturelle faconnée par des siècles d'incitation à la domination

- trop de femmes sont tombées au champ de ce qu'on appelle encore le déshonneur


10/11/2010

Viol : la honte doit changer de camp

Le Collectif Féministe contre le Viol, Mix-Cité Paris et Osez le féminisme lancent une campagne contre le viol à l'occasion de la journée mondiale contre les violences faites aux femmes.

"Le nombre de femmes violées en France est très élevé et méconnu. 198 000 femmes sont victimes d’agressions sexuelles et 75 000 sont violées. Peu de gens en parlent, les femmes n’osent pas porter plainte et la société minimise ces crimes. Cette campagne doit permettre de faire du viol un sujet de société. Le viol est un fait social qui montre à quel point les inégalités femmes - hommes sont encore très fortes. Les hommes ne sont pas plus que les femmes régis par des « pulsions sexuelles irrépressibles ». Le viol n’a rien à voir avec un désir soi-disant incontrôlable ; il est une humiliation, une marque de domination.

Les actions seront nombreuses  et vous pouvez participer : pose d'affiches, distribution de flyers, pétition etc..."

Pour en savoir plus c'est ICI et pour participer ICI

03/11/2010

Une action européenne contre les mutilations génitales féminines

Au moins 8000 femmes ou fillettes subissent des mutilations génitales féminines (MGF) chaque jour. Amnesty International Irlande, en collaboration avec d’autres organisations, lance dès lors la campagne END FGM . Cette campagne européenne appelle l’Union Européenne à assurer une stratégie holistique et non-discriminante pour protéger ces femmes et ces jeunes filles.

Pour cela, au moins 8000 signatures doivent être récoltées chacun des jours des Seize jours d’activisme contre les violences à l’encontre des femmes d’Amnesty International. L’action sera lancée lors d’une réunion européenne de haut niveau consacrée aux violences faites aux femmes et sera répandue à travers l’Europe grâces à diverses organisations partenaires. Une action virtuelle (web) sera également mise en ligne à partir du 25 novembre

Si vous souhaitez participer c'est sur le site d'Amnesty international Belgique

09/10/2010

Sexion d'assaut

Je rebondis sur le billet d'Emelire qui note que personne ne s'est insurgé au nom de la liberté d'expression parceque de nombreux concerts du groupe ont été annulés à cause de ses propos et chansons homophobes.

Aucune polémique, parcequ'à juste titre tout le monde est d'accord c'est inacceptable et il ne s'est trouvé aucune personnalité pour les comparer à Rimbaud.

Mais quand on se souvient des réactions qu'avait suscitées l'affaire Oreslan on se dit que la violence envers les femmes semble décidément bien plus tolérable que toutes les autres.

Voici ce qu'écrit la Ligue des Droits de l'homme à propos de Sexion d'assaut
"Permettre la programmation d'un groupe qui tient des propos explicitement homophobes et appelant au meurtre et à la haine, revient à contribuer à la propagation d'une idéologie des plus dangereuses.
Il est inacceptable qu’en France, et donc à Strasbourg, soient programmés en concert des groupes qui clament publiquement leur haine d’une catégorie d’individus, et qui promeuvent une idéologie violemment discriminatoire.
Il revient à chacun, et notamment aux responsables de la Laiterie, où Sexion d’Assaut est programmé pour le 20 octobre, de prendre ses responsabilités et de veiller à ce que ne soient pas bafoués les principes et les lois de notre République.
La section strasbourgeoise de la Ligue des Droits de l’Homme s’oppose à la programmation de tels groupes et demande donc l’annulation de ce concert."


"Un artiste qui parle de désir de meurtre d’une femme? On raconte l’histoire effroyable de Barbe-bleue aux enfants. De la pornographie sadique ? Le marquis de Sade, qui a donné son nom à la chose, se montrait autrement inventif et raffiné en matière de pornographie et de violence, et ses livres figurent tranquillement sur les rayons des bibliothèques notre culture regorge de violences contre les femmes. Non seulement nous sommes opposés à toute censure en matière artistique, (c'est moi qui souligne) mais cette œuvre ne présente probablement pas de caractère illégal. "

La LDH trouvait ces chansons écoeurantes et dénonçait le fait que de nombreuses femmes meurent sous les coups de leur conjoint, mais elle restait opposée à toute censure artistique et notait d'ailleurs que " on peut déplorer la manipulation médiatique, très répandue, qui consiste à faire scandale pour obtenir la notoriété."

C'est vrai qu'Orelsan n'appelait pas à la haine des femmes puisqu'il ne faisait que décrire ses états d’âme envers sa copine. Mais ce faisant il contribuait à la banalisation des pulsions violentes qui leur sont associées et qui ont fait encore l'an passé 140 mortes.



07/10/2010

Diesel sur Deezer

"Second degré et provocation, tels sont les mots d'ordre de la communication de Diesel", c'est ce que m'apprend wikipédia.

Etant féministe, j'ai, comme chacun sait, assez peu d'humour et je ne sais pas apprécier ce second degré là.

Diesel est une marque bien connue des jeunes et Deezer un site archi visité.

Voici ce qu'on y trouve en page d'accueil .

Difficile ensuite d'aller parler de respect 

en français (sous réserve n'étant pas une anglophone très distinguée) :" not made for running ( great for kicking ass)" pourrait se traduire par "pas fait pour courir (parfait pour botter le cul"

24/08/2010

République du Congo

200 viols collectifs au Nord-Kivu - Des groupes humanitaires rapportent que près de 200 femmes ont été violées lors d’une offensive rebelle entre le 30 juillet et le 3 août dans l’est de la RDC. Selon un porte-parole d’OCHA, « pendant cette opération, les rebelles ont pillé les maisons et violé plusieurs femmes à Luvungi et dans les environs ». Malgré les efforts de l’armée congolaise, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et les miliciens Maï-Maï continuent de terroriser les civils du Nord-Kivu.

Rien d'autre à ajouter sinon ma désespérance d'être si impuissante.

22/07/2010

Le viol selon Frederic Lefebvre

A Pornic, Frédéric Lefebvre a qualifié de  «viol collectif» ce que les médias font subir aux Woerth  (article Libération. payant)

C'est une métaphore.

L'an passé il avait dit ceci chez Yves Calvi (à 32 s) :  "Personne n'est au dessus des lois, personne n'est au dessous des lois (...) qu'il y ait des faits reprochés à Mr Polanski c'est une évidence, qu'on les qualifie ensuite de viol ça c'est pas une évidence.."

C'est du déni.

Et on se demande bien ce qui est le plus grave pour lui.

Vous pouvez aussi lire, si vous ne l'avez pas encore fait, cette tribune de Lola Lafon et Peggy Sastre

29/06/2010

King Kong théorie

Il y a longtemps que je veux faire un billet sur ce livre essentiel. Mais il est difficile à résumer, difficile même à expliquer.

Virginie Despentes, jeune punke révoltée a subi un viol, elle a cherché à exorciser ce moment dans  la prostitution, la violence, et la rage pour finalement théoriser sur les rapports hommes/femmes. 
On n'est pas obligées de la suivre, on peut trouver que son féminisme est bien radical, en réalité il est surtout bien atypique et tout son texte fait réfléchir. Je n'ai pas eu le courage d'aller voir son film "Baise moi", mais j'ai donné le livre à ma fille aînée. (4,75€ en poche)
Extrait :
"Les premières années après le viol, suprise pénible : les livres ne pourront rien pour moi. ça ne m'était jamais arrivé.(...) Ce trauma crucial, fondamental, définition première de la féminité "celle qu'on peut prendre par effraction et qui doit rester sans défense", ce trauma là n'entrait pas en littérature. Aucune femme après être passée par le viol n'avait eu recours au mot pour en faire un sujet de roman. Rien, ni qui guide ni  qui accompagne. Ça ne passait pas dans le symbolique . C’est extraordinaire qu’entre femmes on ne dise rien aux jeunes filles, pas le moindre passage de savoir, de consignes de survie, de conseils pratiques simples. Rien.

Enfin, en 1990, je monte à Paris voir un concert de Limbomaniacs, TGV, je lis Spin. Une certaine Camille Paglia y écrit un article qui m’interpelle et commence par me faire rigoler, dans lequel elle décrit l’effet que lui font les footballeurs sur un terrain, fascinantes bêtes de sexe pleines d’agressivité. Elle commençait son papier sur toute cette rage guerrière et à quel point ça lui plaisait, cet étalage de sueur et de cuisses musclées en action. Ce qui, de fil en aiguille, l’amenait au sujet du viol. J’ai oublié ses termes exacts. Mais, en substance : « C’est un risque inévitable, c’est un risque que les femmes doivent prendre en compte et accepter de courir si elles veulent sortir de chez elles et circuler librement. Si ça t’arrive, remets-toi debout, dust yourself et passe à autre chose. Et si ça te fait trop peur, il faut rester chez maman et t’occuper de faire ta manucure. » Ça m’a révoltée, sur le coup. Haut-le-coeur de défense. Dans les minutes qui ont suivi, de ce truc de grand calme intérieur : sonnée. Gare de Lyon, il faisait déjà nuit, j’appelais Caroline, toujours la même copine, avant de filer vers le nord trouver la salle rue Ordener. Je l’appelais, surexcitée, pour lui parler de cette Italienne américaine, qu’il fallait qu’elle lise ça et qu’elle me dise ce qu’elle en pensait. Ça a sonné Caroline, pareil que moi. Depuis plus rien n’a jamais été cloisonné, verrouillé, comme avant. Penser pour la première fois le viol de façon nouvelle. Le sujet jusqu’alors était resté tabou, tellement miné qu’on ne se permettait pas d’en dire autre chose que « quelle horreur » et « pauvres filles ». Pour la première fois, quelqu’un valorisait la faculté de s’en remettre, plutôt que de s’étendre complaisamment sur le florilège des traumas. Dévalorisation du viol, de sa portée, de sa résonance. Ça n’annulait rien à ce qui s’était passé, ça n’effaçait rien de ce qu’on avait appris cette nuit-là.

Camille Paglia est sans doute la plus controversée des féministes américaines. Elle proposait de penser le viol comme un risque à prendre, inhérent à notre condition de filles. Une liberté inouïe, de dédramatisation. Oui, on avait été dehors, un espace qui n’était pas pour nous. Oui, on avait vécu, au lieu de mourir. Oui, on était en minijupe seules sans un mec avec nous, la nuit, oui on avait été connes, et faibles, incapables de leur péter la gueule, faibles comme les filles apprennent à l'être quand on les agresse. Oui, ça nous était arrivé, mais pour  la première fois, on comprenait ce qu’on avait fait : on était sorties dans la rueparce que, chez papa-maman, il ne se passait pas grand-chose. On avait pris le risque, on avait payé le prix, et plutôt qu’avoir honte d’être vivantes on pouvait décider de se relever et de s’en remettre le mieux possible. Paglia nous permettait de nous imaginer en guerrières, non plus responsables personnellement de ce qu’elles avaient bien cherché, mais victimes ordinaires de ce qu’il faut s’attendre à endurer si on est femme et qu’on veut s’aventurer à l’extérieur. Elle était la première à sortir le viol du cauchemar absolu, du non-dit, de ce qui ne doit surtout jamais arriver. Elle en faisait une circonstance politique, quelque chose qu’on devait apprendre à encaisser. Paglia changeait tout : il ne s’agissait plus de nier, ni de succomber, il s’agissait de faire avec."

09/06/2010

Les femmes du Congo RDS ont déja donné

En voyant cette image qui fait partie de la campagne "d'alerte grand public" de Médecins du monde  j'ai ressenti un malaise.

Que je n'expliquais pas trop dans un premier temps.

En y réfléchissant, je sais d'où il vient.  

En blanc est écrit ceci : " Estelle donne tous les mois 10 Euros à Médecins du Monde ce qui permet de soigner et d'accompagner 8 femmes qui ont été violées en République démocratique du Congo. Comme elle vous pouvez faire un don ...."

Les femmes qui subissent des violences au Congo ont très certainement besoin de soins d'autant plus que le risque est grand pour elles de contracter le VIH, et Médecins du Monde est dans son rôle en demandant de l'argent pour y pourvoir.

Mais les viols dans ce pays sont une pratique systématique depuis des années (Amnesty International en 2004 en 2008 en 2009) alors plutôt que de donner 10 Euros pour qu'elles se soignent j'aurais envie de leur donner 10 Euros pour qu'elles achètent des armes et puissent se défendre puisque personne ne le fait.

En même temps je suis là et je ne fais rien. Vraiment cette pub me met mal à l'aise.

Je n'aime pas non plus cette idée sous-jacente qu'une jeune femme seule dans un couloir (dans le métro ? un parking ?) est en danger. Comme si c'était normal.

09/04/2010

Epididyme d'Or d'avril

Hier et avant hier se tenaient les états généraux de la sécurité à l'école. Et je ne sais pas pourquoi j'ai eu envie de consulter la liste des intervenants. Bien m'en a pris.

Voici le programme,

je me demande si c'est bien raisonnable de confier des sujets aussi importants aux hommes.


09h00 Ouverture officielle des états généraux

- allocution de Patrick Gérard, recteur de l'académie de Paris, chancelier des universités de Paris
- allocution de Luc Chatel, ministre de l'Éducation nationale, porte-parole du Gouvernement
- allocution d'Éric Debarbieux, président du conseil scientifique des états généraux
Animation par Emmanuel Davidenkoff, directeur de la rédaction du groupe l'Étudiant




09h30 L'Approche française et internationale de la violence en milieu scolaire, conférence à deux voix
- Éric Debarbieux, professeur à l’université Bordeaux II, président de l’Observatoire international de la violence à l’École
- Egide Royer, professeur à l’université Laval (Québec), co-directeur de l’Observatoire canadien pour la prévention de la violence à l’École





11h15 Intervention de Alain Bauer, professeur de criminologie au CNAM, président du Conseil d’orientation de l’observatoire national de la délinquance (OND), président de la mission sur les violences en milieu scolaire, les sanctions et la place des familles.




11 h 30 – 12 h 45 : Table ronde - Réflexions autour de trois axes : la classe, l’établissement, les
abords. Avec la participation de :
¬ Alain BAUER, président du Conseil d’orientation de l’Observatoire national de la délinquance
¬ Jean-Marc ROIRANT, secrétaire général de la Ligue de l’Enseignement
¬ Yves MICHAUD, philosophe, concepteur d’un programme de formation sur l’autorité
¬ Michel FLORES-GARCIA, principal du collège Fauqueux de Beauvais (académie d’Amiens)
¬ Sébastien CLERC, professeur de lettres et histoire en lycée professionnel (académie de
Créteil)



(je n'ai pas trouvé de photo de Michel Flores-Garcia)


14h30 Intervention de Russel J. Skiba, professeur de psychologie de l'éducation au Centre pour l'évaluation et la politique éducative de l'université de l'Indiana (États-Unis)


8 avril

09h00 :Restitution des ateliers sous forme de table ronde en présence des animateurs des débats

- Yves MONTOYA, maître de conférences à l’université de Bordeaux II
- Grégory MICHEL, professeur de psychologie à Bordeaux II
- Jean-François BRUNEAUD, maître de conférences en sciences de l’éducation à Bordeaux
- Patrick ROBO, maître formateur à l’université de Montpellier
- Egide ROYER, professeur à l’Université Laval (Québec)
- Monique SASSIER-ROBERT, médiatrice de l’Éducation nationale et de l’Enseignement
- Yves REUTER, professeur de sciences de l’éducation à l’Université Lille 3
- Georges FOTINOS, conseiller du président de la MGEN, ancien chargé de mission à l’IGEN
- Jean-Pierre BELIER, Inspecteur général de l’Education nationale
- Benjamin MOIGNARD, maître de conférences en sociologie, Université Paris XII

Donc 1 seule femme à la tribune.

Précisons que les 10 ateliers ont réuni  32 personnes dont 26 hommes

25/03/2010

Peut être que c'était une fille facile

Une consternante affaire de viol lors de garde à vue.

Une consternante plaidoirie de l'avocat de l'accusé ."Souvent les viols sont des problèmes de communication", a  avancé Me Bismuth, estimant que son client s'était "mépris de bonne foi", pensant "peut-être que c'était une fille facile". "C'est un peu l'amour au bureau", a-t-il dit.

Il y a longtemps que je n'avais plus entendu cette expression "fille facile" qui est très péjorative. Qu'elle soit encore utilisée dans un prétoire prouve qu'elle n'a pas disparue de l'imaginaire collectif.

Mais qu'est ce qu'une fille facile ?

Une femme qui a facilement des relations sexuelles avec de nombreux partenaires ? Quand c'est un homme qui multiplie les partenaires  on ne dit pourtant pas qu'il est facile, mais qu'il est un grand séducteur.

Facile, est ce que ça veut dire aussi que puisqu'elle a eu de nombreux partenaires elle n'est finalement plus à ça près et qu'un de plus un de moins...?
Facile , est ce que ça veut dire que si elle a de nombreux partenaires c'est qu'elle doit aimer ça avec n'importe qui ?
Facile ça veut dire qu'elle aime tellement le sexe que quand on la viole on ne s'en rend même pas compte ?

Puisqu'on nous précise qu'il est de bonne foi, que c'est juste un problème de communication.

Il n'y a pas un code de déontologie pour les avocats ?

29/12/2009

Les violences sexuelles ne sont pas des persécutions

“Chaque fois qu’une femme sera martyrisée dans le monde, cette femme devra être reconnue comme citoyenne française et la France sera à ses côtés. Il faut mettre les droits de l’homme au service des droits de la femme dans le monde.” (Nicolas Sarkozy, candidat à la présidence, le 7 avril 2007)

Lire la suite sur le blog de JM Manach

22/11/2009

Les lieux publics sont-ils plus dangereux pour les femmes que pour les hommes ?

L'un de mes précédents billets évoquait la question de la peur que peuvent ressentir les femmes dans les lieux publics. Il a donné lieu à des échanges nourris.

De ceux-ci il ressort à mon avis qu'il convient de scinder le débat en plusieurs questions .

  1.  les lieux publics sont ils plus dangereux pour les femmes que pour les hommes ?
  2.  avons nous tort ou raison d'avoir peur, d'être prudentes et d'inculquer cette prudence à nos filles ?
  3. comment sont perçues les victimes de violence, comment réagir ?

Je suis un peu surprise de ne pas avoir trouvé de réponse claire à la première question. Je ne dis pas qu'elles n'existent pas, mais après avoir cherché autant que j'ai pu sur le net, j'ai recueilli pas mal de données sans arriver à les croiser entre elles.
J'ai également exploité les liens de mes derniers commentateurs. Je vous conseille notamment celui-ci, mais il faudrait avoir lu le livre pour en parler.


Les données les plus complètes se trouvent dans  l’enquête de victimation 2007. (Extraits du rapport annuel de l’Observatoire national de la délinquance).
La même enquête 2009 vient d'être publiée avec des chiffres plus récents, mais sa mise en forme est moins claire et globalement les ordres de grandeurs restent les mêmes.



Je ne dirai rien sur les violences internes aux ménages puisque ce n'est pas le sujet du jour. Que ceux qui voudraient en profiter pour répéter une nouvelle fois que les hommes sont aussi nombreux que les femmes a en souffrir commencent par lire la note dans son ensemble.


Pour les violences hors ménage, les hommes sont en majorité (58,8 %) victimes d’un inconnu alors que l’auteur est connu personnellement par 55 % des femmes victimes. Il s’agit pour 32 % d’entre elles d’un ex-conjoint .

Ces statistiques sont intéressantes, elles nous apprennent que l'INHES estime qu'un 2007/2008 150 000 femmes ont subi un viol ou un rapport sexuel forcé, pour la moitié cela s'est déroulé  au sein du ménage. Le nombre d’hommes se déclarant victimes de viols est quasiment nul, ce qui signifie que les 150 000 victimes de viols sont presque exclusivement des femmes.

Soit  0,7% des femmes de 18 à 75 ans .

Ai je le droit d'extrapoler et d'en conclure que

- 0,35%  des femmes sont concernées sur une année (puisque la statistique concerne 2007/2008) et 0,175%  de ces faits ne sont pas dus à un conjoint

- entre 18 et 75 ans soit sur une période 57ans, une femme a 57*0,175% de probabilité de subir un viol ou une agression sexuelle (hors conjoint), c'est à dire 10% ?  (voir Edit en fin de billet)
 
Si c'est le cas, ça fait peur !

Mais je n'ai pas répondu à ma question de départ.

Au vu du graphique les hommes sont davantage victimes de violences, mais comment comparer ?  Que recouvrent les violences physiques ? il y a un monde entre des coups reçus à l'occasion d'une bagarre et une agression lorsqu'on marche dans la rue et qu'on n' a rien demandé, entre un coup de poing dans la figure et un viol.
Il y a bien cette étude de l'INSEE, qui a notamment le mérite de montrer que certains endroits sont plus propices aux agressions, mais elle mélange agressions physiques et verbales et je n'arrive pas à comparer les chiffres avec ceux de l'INHES En conclusion , je ne sais toujours pas si il est plus dangereux pour une femme que pour un homme de sortir seule le soir .

Je cherche avec ce billet à répondre à une question. Je n'accepterai pas les commentaires ne reflétant qu'un point de vue partial et non objectif, uniquement ceux qui apporteront des éléments de réponses.
___________________________

EDIT : un lecteur plus matheux que moi a pris la peine de m'expliquer que mon calcul est faux et de m'en donner un plus correct. Il se trouve que le résultat n'en est guère modifié

si la probabilité d'un événement est de 0,2%, ça fait une proba de 0,002
donc la probabilité de non événement est de 0,998
la probabilité d'avoir le dit accident une fois sur 60 ans au moins, c'est 1-la proba de ne jamais l'avoir.
la probabilité de non accident sur deux ans est la multiplication des deux : 0,998*0,998  (ça se démontre, mais bon)
sur trois on remultiplie. 0,998*0,998*0,998
etc, pour aboutir à probabilité sur 60 ans = 0,998 puissance 60 = 0,887

donc la probabilité d'au moins un viol (pas facile à écrire ça) est de 1-0,887=0,113 en gros 11%



21/11/2009

Impliquer les hommes dans la lutte contre les violences faites aux femmes

A l’approche du 25 novembre 2009, journée mondiale contre les violences faites aux femmes, la Seine-Saint-Denis a lancé le 17 novembre 2009 une campagne qui fait parler des hommes.

Cette campagne est soutenue par 26 villes, 7 associations et 3 institutions publiques départementales et régionales.

Les affiches donnent la parole à des hommes qui s'adressent à d'autres hommes.

Le fait de faire parler des hommes et donc de mettre en jeu ce qu'est la masculinité est une nouveauté que je trouve intéressante, et également significative du fait que les hommes se sentent de plus en plus concernés par la façon dont la société traite les femmes, même lorsqu'ils ne s'agit pas de leurs proches.


19/11/2009

Sale pétasse

ça fait déja quelques semaines que cette vidéo traine sur le net.

Mais le fait que Rue89 l'ait publiée lui a donnée depuis hier une audience plus importante.

Elle a été faite , avec d'autres si j'ai bien compris, pour montrer ce que vivent au quotidien les noirs.

Donc là un homme noir monte dans un ascenseur dans lequel se trouve déja une jeune femme blanche (et blonde bien sûr). A son entrée la femme s'écarte et serre son sac sous son épaule.

Et c'est l'occasion d'une grande leçon de morale  "toutes les 45 secondes un noir monte dans un ascenseur et une stupide pétasse blanche s'agrippe à son sac"

ça lui "donne envie de l'attaquer sauvagement" et ça se termine par "sale pétasse (bitch)"

Autant le dire tout de suite je trouve ce clip odieux. Je ne sais pas si il est efficace contre le racisme, mais il est sexiste.

  • - Oui je m'écarte quand une nouvelle personne que je ne connais pas monte dans l'ascenseur et je regarde ailleurs. C'est semble-t-il un comportement normal. Les hommes aussi  font ça .
  • - Non je n'aime pas me trouver seule avec un homme inconnu, quelle que soit sa couleur, dans un ascenseur si c'est tard le soir ou dans un lieu que je ne connais pas, ni dans aucun autre lieu isolé
  • - Non, je ne sers pas souvent mon sac contre moi mais j'ai tort puisqu'on me l'a volé cet été. Et Manu pourrait vous raconter comment on lui a arraché son iphone dans le métro. L'erreur en fait c'est d'avoir un sac, on devrait se contenter, comme le font la plupart des  hommes, de 2 ou 3 trucs indispensables dans nos poches. J'ai essayé depuis qu'on m'a volé mon sac mais impossible de faire tenir dans mes poches mon agenda, mon portefeuille, mon téléphone, ma trousse de maquillage, des mouchoirs en papiers, des stylos, mes clés et un tas d'autres choses.

Cette vidéo me pose en fait 2 questions :

- pourquoi cette insulte  "bitch" que mon dictionnaire anglais/français (Hachette-Oxford) me traduit en réalité par  "garce", "salope" ?

- pourquoi une femme qui se trouve seul dans un ascenseur avec un homme peut elle se sentir inquiète ? l'inverse étant rarement vrai.

03/11/2009

3 femmes tuées en 4 jours

Bientôt le 25 novembre, journées contre les violences faites aux femmes.

Depuis quelques mois nous* tenons cet affreux blog qui recense les femmes tuées par leur conjoint ou ex conjoint. Il s'intitule  derrière les chiffres, parceque les statistiques décomptent les personnes

La presse nationale se faisant rarement l'écho de ces affaires vous pouvez nous faire parvenir des liens vers votre presse locale (uniquement les meurtres)

( * Emelire, Stedransky, Joe)

26/10/2009

On expulse bien les prostituées...

J'ai reçu il y a déja 2 ou 3 semaines un communiqué du mouvement du nid.

Mise en parallèle avec l'enquête sur les femmes rescapées de la traite (voir billet précédent) , il n'y a pas de quoi être fier au pays des Droits de l'Homme.

Voici de quoi il retourne. Le communiqué complet ici

Sous prétexte de « lutter contre le proxénétisme », le tribunal correctionnel de Béziers a condamné le 30 septembre une jeune femme à un mois de prison ferme suivi d’une expulsion avec interdiction de retour en France pendant 5 ans. Six autres personnes prostituées ont été interpellées, qui seront jugées ultérieurement.

Les personnes ont été interpellées lundi 28 septembre, pour racolage sur la voie publique. Dans ce quartier, les riverains interpellent de longue date les autorités.

L’omniprésence des proxénètes est une évidence pour les pouvoirs publics : sous leurs yeux, les réseaux organisent la traite à l’intérieur du territoire national et également, depuis des pays d’Europe centrale et d’Afrique. Le vice-procureur a d’ailleurs déclaré qu’à Béziers « les prostituées, les filles de joie, sont toutes d’importation », selon Le Midi Libre du 1er octobre. Le quotidien rapporte également la division territoriale de la ville, coupée au cordeau entre une zone dévolue aux "Roumaines", une autre réservée aux "Africaines".

Dans ce contexte le procureur de Béziers, a, dès sa prise de fonction en juillet dernier, claironné sa volonté de faire « une priorité » de la lutte contre les réseaux. Mais, de l’aveu même du tribunal, « on s’en prend toujours à ces filles, qui sont régulièrement rackettées par des proxénètes, hélas les proxénètes ne sont pas ici, ce que nous déplorons ». Le tribunal déplore... mais condamne néanmoins.

Doublement victimes, les personnes prostituées, que le vice-procureur appelle « les filles de joie » : victimes de la violence proxénète, jetées en pâture aux "clients", puis arrêtées et emprisonnées comme des criminelles, expulsées enfin du bien-nommé « pays des droits de l’Homme ». Rappelons qu’en mars 2008, le Comité des Nations Unies pour l’élimination des Discriminations à l’Egard des Femmes (CEDAW) avait déjà exprimé sa « préoccupation  », dénonçant ce type de mesures qui, parce qu’elles s’attaquent aux personnes prostituées ou limitent leur protection, écartent la France du positionnement abolitionniste qui est censé être le sien.

PS : je précise que je ne souhaite pas avec ce billet aborder le débat sur l'interdiction ou non de la prostitution. Je ne publierai donc pas les commentaires à ce propos car hors sujet.



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